On le sait, à Guiaro dans le Nahouri, c'est une invalidation des listes aux élections couplées de 2012 qui n'a pas permis de choisir des conseillers dans cette localité. Dans les autres communes et arrondissement dessus cités, où les élections sont à reprendre le 23 février, les raisons étaient, entre autres, l'impossibilité de mettre en place un conseil municipal, la non atteinte du quorum requis pour la tenue des sessions, la distorsion entre les élus. A Pensa dans le Centre-Nord, pour ne citer que ce cas, ce sont des querelles inter-partis qui ont conduit à la dissolution du conseil municipal. L'une des conséquences de la paralysie dudit conseil a été la perte, à en croire le secrétaire général de la région, Pierre Bicaba, de 38 millions de F CFA dont 35 millions du Programme d'appui aux collectivités territoriales et trois millions de Plan Sanmatenga. Doit-on se réjouir d'une telle inertie ? Non.
Vivement que ceux qui seront élus au soir du prochain scrutin prennent conscience que l'objectif de la décentralisation est d'insuffler une dynamique de développement des communes. Le combat qui vaut la peine d'être mené dans nos communes et arrondissements est celui du bien-être des populations.
Les conseillers municipaux sont plutôt attendus sur le terrain de l'amélioration de la santé, de l'éducation, de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, du désenclavement... La politique de « ôte-toi que je m'y mette » ne mène nulle part, sinon dans le chaos. Ce sera un éternel recommencement, synonyme de trahison des populations électrices.
\Sans nous ériger en donneur de leçon, nous pensons, que les élus locaux ne doivent pas se tromper de combat. Bâtissez des écoles, des dispensaires, installez des forages, construisez des routes et des caniveaux dans vos localités. Ces infrastructures seront la preuve que vous méritez la confiance que les électeurs ont placée en vous. La politique de la chaise vide ou de boycott retarde le développement. Que chaque élu joue sa partition pour le progrès de sa commune, de son arrondissement. Les sommes mobilisées pour la reprise de ces élections auraient pu permettre de doter ces localités d'écoles, de centres de santé, ou de toute autre infrastructure qui contribuerait au bien-être des populations.
En attendant, souhaitons que la sagesse habite les partis qui se sont lancés dans la reconquête de l'électorat en ville comme en campagne. Menez une campagne civilisée car vous êtes des adversaires politiques et non des ennemis. Les élections sont une compétition et non une guerre. Ces élections ne doivent donc pas être une occasion pour opposer des citoyens ou des communautés. Malgré les divergences politiques, le respect mutuel est recommandé. Les coups en dessous de la ceinture relèveront de l'immaturité politique des auteurs. En avant donc pour une campagne paisible.
Par Rabankhi Abou-Bâkr Zida
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