Ainsi, que ce soit à Ouahigouya ou à Bobo-Dioulasso, et même à Kaya, la mobilisation semble avoir été au rendez-vous. Les convictions et l'engagement aussi. Ce qui montre bien que ce parti n'est donc pas mort. Est-ce pour autant qu'il fera mal pendant les prochaines consultations électorales ? « A défaut d'être le roi, le CDP fera le roi », a lancé Alfred Sanou, ancien président du Conseil régional des Hauts-Bassins et membre de la section provinciale du parti dans le Houet. Le ton est donc donné. A Kaya, Mariam Dera, Secrétaire générale de la sous-section de la commune de Kaya, a laissé entendre que « le CDP est comme de l'huile qui dort, elle n'est pas morte ». Autrement, il ne reste plus qu'à le réchauffer pour qu'il joue son rôle.
C'est pourquoi, à Ouahigouya, Oumar Barou, Secrétaire général adjoint de la section du Yatenga, au regard de la mobilisation enregistrée le 24 janvier à l'occasion de la première sortie de son parti après l'insurrection et la suspension, a soutenu : « nous demeurons convaincus que le CDP a un avenir au Yatenga. La détermination et la conviction des vrais militants qui se sont mobilisés à cette occasion est un témoignage concret malgré les menaces et les intimidations ».
Plus convaincu, Jérémie Ouédraogo, responsable du parti dans l'Oubritenga, présent à la rencontre de Kaya martèle : « le parti est débout et doit apporter sa contribution à la construction nationale. Le cheminement, ce sont les élections qui se préparent au niveau du parti ! Et notre parti veut montrer que ce qu'il a été hier, il l'est encore aujourd'hui et demain ; il est prêt à apporter sa contribution pour que le Burkina Faso soit effectivement un pays émergent à l'avenir. Le CDP est là, il sera toujours là pour le bien et le bien-être des Burkinabè ». Pour Rasmané Daniel Sawadogo, Secrétaire général de la section provinciale « malgré les moments difficiles que traverse le parti, le meilleur reste à venir ». A Bobo-Dioulasso, Alfred Sanou conclu en ces termes « le parti de Blaise Compaoré est toujours aussi fort et espère retrouver Kossyam au cours de l'élection présidentielle de 2015 ».
Si toutes ces déclarations sont teintées d'optimisme et d'engagement militants, il reste à le démonter sur le terrain. Ce qui ne sera pas très facile si chacun veut retrouver véritablement la place qui était la sienne avant la mise en veilleuse du parti. Car, plus que jamais, ce parti a besoin de sang neuf, de rajeunir son staff, non sans oublier qu'un vieillard couché voit plus loin qu'un jeune débout. C'est à ce prix du dosage que la confiance entre militants reviendra et que le parti pourra jouer véritablement son rôle de « faiseur de président », comme l'entend Alfred Sanou.
Dabaoué Audrianne KANI