Pour son premier meeting, c'est Sebba, chef-lieu de la province du Yagha dans la région du Sahel, que Djibrill Bassolé a expliqué le sens de son engagement puis décliné sa vision et ses ambitions pour le Burkina Faso en général et la région du Sahel en particulier.
Celui qui entend être sur la ligne du départ de la course à Kosyam a mis à profit son tour du Sahel pour rencontrer des personnes-ressources à Sebba comme à Korizéna dans l'Oudalan.
Très attendu dans la région, Djibrill Bassolé, après avoir pris note des doléances des jeunes et des femmes, ses principaux soutiens, fortement mobilisés pour la circonstance, a prôné l'esprit de concertation tous azimuts: «Continuez de dialoguer avec les autres partis, car j'aurai besoin de l'ex-majorité, de la jeunesse de l'ex-opposition... pour soutenir mon action et ma candidature».
Selon toujours le champion de la NAFA, il y a bien longtemps qu'il s'occupe des dossiers de cette contrée en proie à moult difficultés. «Je me suis occupé de la sécurité du Sahel, de la diplomatie et de la résolution des conflits au Sahel. J'étudie à longueur de journée les problèmes du Sahel ; je sais ce qu'il vous faut. Je n'attendrai pas d'être élu Président du Faso pour faire ce que je dois faire... Mais, évidemment, le poste de Président du Faso me donnera sans nul doute les moyens de régler vos problèmes».
A tout seigneur, tout honneur : «Le premier meeting se tenant ici à Sebba, la première route goudronnée de mon mandat sera la route Dori-Sebba. Et si je vous le dis, c'est parce que j'ai déjà commencé les négociations, les financements sont presque acquis», a promis, sur le champ, celui qui assure présentement le poste d'envoyé spécial de l'OCI (1) pour le Sahel.
Séance tenante, il a également offert des motos aux différentes sous-sections de la NAFA à Sebba et à Korizéna pour une large diffusion du sens de son engagement politique.
Actualité nationale oblige, la polémique sur le nouveau Code électoral a ressurgi des sables chauds de cette localité. Et Djibrill Bassolé n'est pas passé par quatre chemins pour exprimer de nouveau son rejet d'un texte de loi taillé sur mesure. «J'étais à Djeddah lorsque la décision a été prise d'exclure des personnalités de la compétition électorale. Mais, comme je pense que ce que j'ai dit là-bas n'a pas pu être bien compris ... je viens ici, au Burkina Faso, chez moi, et sur cette terre du Burkina Faso, je dis encore haut, fort et clair que personne n'a le droit d'exclure des Burkinabè d'une compétition électorale ; personne n'a le droit de le faire. Qu''il n'y ait pas d'ambigüités là-dessus» a-t-il martelé dans un tonnerre d'applaudissements avant de lancer cette mise en garde : «Les mêmes qui ont induit Blaise Compaoré en erreur, en lui disant à l'époque que la limitation des mandats n'était pas une bonne chose, qu'elle était même antidémocratique avant de l'abandonner au milieu du gué, sont en train d'induire les dirigeants de la Transition aussi en erreur et vont partir les laisser». Puis de lancer : «j'étais l'un des premier à dire haut et fort et au monde entier que le projet de révision de l'article 37 n'était pas opportun».
Il a alors renvoyé ses détracteurs à cette interview accordée à RFI en 2011 au cours de laquelle il a affirmé que le même projet de révision pourrait être source de déstabilisation. (Lire encadré). Une position qu'il a clairement affichée «pendant que des politiciens bien connus soutenaient que la limitation du nombre de mandats présidentiels était antidémocratique».
Suivez son regard.
Jean Stéphane Ouédraogo
(1) Organisation de la Conférence islamique
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La pièce à conviction du général Bassolé
Nous vous proposons un extrait de cette interview de Djibril Bassolé, alors chef de la diplomatie burkinabè, accordée à notre confrère RFI en mai 2011.
...Le chef de l'Etat exerce son dernier mandat, en 2015 ce sera fini. Est-ces qu'il faut modifier la Constitution ou pas ?
Djibrill Bassolé : vous avez demandé mon avis ? Je pense qu'aujourd'hui le président Compaoré n'a pas pour ambition de s'éterniser au pouvoir. Il a pour ambition de préparer une alternance paisible et de faire en sorte que le Burkina demeure un exemple de démocratie, de stabilité et de progrès dans la sous- région et en Afrique.
S'il n'a pas la volonté de s'éterniser, ça veut dire qu'il ne modifiera pas l'article 37 et qu'il partira en 2015 ?
Djibrill Bassolé : peut-être que c'est à lui qu'il faut poser cette question. Mais ce qui est sûr, aujourd'hui, la classe politique est invitée à débattre de l'ensemble de ces questions, et le président lui-même s'est engagé à respecter la décision consensuelle qui sera issue de ce dialogue.
Mais justement quand on entend le parti au pouvoir, le CDP, et son président l'an dernier, qui a envisagé de proposer cette modification de la Constitution, c'est dire que le débat reste ouvert. Vous M. le Ministre, votre avis c'est quoi ?
Djibrill Bassolé : nous sommes dans un environnement international, et nous avons connu aussi à l'interne des préoccupations, je ne vous dis pas mon avis sur la nécessité de modifier ou de ne pas modifier l'article 37. Je vous dis simplement que l'environnement aujourd'hui ne se prête pas à un pareil exercice qui pourrait effectivement être source de déstabilisation.
C'est-à-dire qu'aujourd'hui ça mettrait le feu aux poudres ?
Djibrill Bassolé : Ça oui, c'est votre formule à vous.
Merci M. le ministre
J. S. O.