Ils sont sortis nombreux, les militants et sympathisants de l'Union pour le progrès et le changement (UPC) de la province du Kadiogo pour rencontrer le président du parti, Zéphirin Diabré, dans la matinée du dimanche 7 décembre 2014, à Ouagadougou. Prenant la parole, le président Diabré a exprimé sa satisfaction de voir une « mobilisation fantastique » des militants. Pour lui cette rencontre se tient à une période spéciale de l'histoire du Burkina Faso. « Après un certain nombre d'années de lutte, ponctuée récemment de marches et meetings de toutes sortes, nous avons non seulement réussi à empêcher la mise en place du Sénat, la révision de l'article 37, mais Dieu nous a donné un Burkina nouveau, débarrassé de certaines personnes», a déclaré Zéphirin Diabré à l'assistance enthousiaste. Pour lui, l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a conduit au départ de Blaise Compaoré est une victoire du peuple burkinabè dans toute sa composante sociale. Il a rendu un hommage aux martyrs tombés sur « le champ de bataille » et a réitéré ses condoléances aux familles éplorées. Il a également souhaité un prompt rétablissement aux blessés. « J'associe à cet hommage, l'action des militants de l'UPC. Vous avez eu un engagement sans faille qu'il convient de saluer avec modération. Le parti a apporté sa simple contribution citoyenne à la lutte », a-t-il précisé. Pour lui, l'opposition politique a créé le cadre juridique qui a permis aux Burkinabè de s'exprimer. Il a exprimé sa satisfaction quant au dénouement apaisé qu'a connu la crise. Il a réaffirmé le soutien de l'UPC à la transition et à tous ceux qui animent ses organes. Zéphirin Dabiré a invité les militants du parti à éviter «le syndrome des anciennes guerres » qui consiste à dire qu'on a fait ceci ou cela. « La seule chose qui doit nous préoccuper actuellement est de se demander comment construire l'avenir. La véritable question pour nous est de préparer les échéances à venir et de nous s'inscrire de manière plus importante dans la vie politique de notre pays» a conseillé le président du parti. Il a ajouté que les actions entreprises par l'UPC depuis 2012 lui ont attiré de la sympathie. De ce fait, il a appelé toutes les structures de base de la formation politique à plus de détermination et d'engagement pour les combats. Il a conclu que sa présence à la rencontre revêt un double sens : « il est dans la tradition des parti que le président aille à la rencontre des structures de base pour échanger sur la vie de la formation politique et de se donner des idées sur les stratégies à mettre en œuvre. (...) Nous allons examiner les voies et moyens pour relancer la machine du parti dans le Kadiogo. Sur un plan personnel, lorsque j'étais le Chef de file de l'opposition, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour rencontrer les militants ici ou là. »
Le secrétaire général de la section UPC/Kadiogo, Bruno Kafando a demandé à la salle d'observer une minute de silence à l'endroit des martyrs avant de remercier les militants pour leur mobilisation. A l'instar de Zéphirin Diabré, il a affirmé que la victoire de l'insurrection populaire ne saurait être celle d'une personne. « C'est simplement celle de tout un peuple qui, à un moment donné de son histoire, a su se donner les moyens pour s'organiser, se mobiliser et se dresser comme un seul homme pour dire non à la forfaiture et à un régime de près de 30 ans qui avait fini par instaurer une politique économique et sociale des plus pernicieuse , aux antipodes des aspirations profondes de ce peuple. », a signifié M. Kafando. Il a précisé que ce qui importe actuellement est la réussite de la transition afin que des élections libres et transparentes puissent avoir lieu en 2015.
Karim BADOLO