Dialogue entre l’opposition et la majorité: les travaux suspendus jusqu’à nouvel ordre

| 11.02.2014
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Dialogue entre l’opposition et la majorité: les travaux suspendus jusqu’à nouvel ordre
© DR / Autre Presse
Dialogue entre l’opposition et la majorité: les travaux suspendus jusqu’à nouvel ordre
L'opposition politique burkinabè et la majorité se sont retrouvées autour du groupe des médiateurs ce lundi 10 février 2014 à Ouagadougou. Après plus de deux heures de discussions, les deux parties n'ont pas pu s'accorder: avant toute négociation, l'opposition a exigé que la majorité présente un mandat du président du Faso l'investissant du pouvoir de négocier. En réponse à cette exigence, la majorité a estimé que sa délégation était conforme à la lettre d'invitation de la Médiation, et qu'elle n'avait pas besoin d'un mandat du président du Faso pour discuter avec l'opposition dans le cadre de cette médiation. La rencontre a donc été suspendue...

Prévu pour 10h, le début de la rencontre a été finalement reporté d'une heure afin, dit-on, de permettre à Mgr Paul Ouédraogo qui était en voyage de pouvoir prendre part aux travaux. Peu avant 11h, presque toutes les délégations étaient présentes. Mais personne ne voulait se prêter aux questions des journalistes qui faisaient le pied de grue. «Priez pour nous car c'est de cela qu'on a besoin actuellement», lancera Mgr Paul Ouédraogo comme seule réponse aux questions des journalistes.

Puis arrive Me Bénéwendé Sankara, membre de la délégation de l'opposition. A l'entrée principale du bâtiment où se tient la médiation, quelques journalistes accostent le président de l'Unir/PS. L'homme à la barbichette commence à répondre aux questions des journalistes expliquant que l'opposition reste sur ses positions qui sont connus par tous. Ce sont, cite t-il: le non à la modification de l'article 37, le non à la mise en place du Sénat, et le non à un référendum...).

Echange "musclé" entre Me Sankara et Jean Baptiste Ouédraogo
Mais au moment où il s'adressait aux journalistes, surgit le médiateur en chef, Jean Baptiste Ouédraogo. Il demande à Bénéwendé Sankara d'arrêter de parler aux médias au risque de faires capoter les choses. «Mais on a dit d'éviter de parler à la presse» s'exclame Jean Baptiste Ouédraogo. Mais la réplique de Me Sankara ne tarde pas à venir: «M. le président, la liberté de la presse est une liberté absolue. Je ne suis pas d'accord. L'opposition est responsable, Me Bénéwendé est responsable», dit l'avocat. «Nous aussi nous sommes responsables», rétorque l'ancien chef de l'Etat.

«Je regrette mais Me Sankara va parler en toute liberté», ajoute l'ancien chef de file de l'opposition. «Moi aussi je parle en toute liberté», réplique le président Jean Baptiste Ouédraogo. Avançant vers le président Ouédraogo, Me Sankara sort un document qu'il lui tend. «Tenez, M. le Président, vous verrez que par rapport au dialogue, j'étais beaucoup plus en avance». Sur ces mots, intervient Jean Hubert Bazié, un autre membre de la délégation de l'opposition, pour calmer le jeu. Tout le monde entre en salle. Les travaux peuvent commencer. Les journalistes patientent pendant ce temps.

Une heure après intervient la pose. Approché, Achille Tapsoba, de la majorité, dira qu'il ne parlera que sous le contrôle de la médiation. Assimi Kouanda, Alain Bedouma Yoda, refusent également de s'exprimer. «Mais je vous assure que tout se pose bien. La preuve voilà que nous sommes en train de manger ensemble», indique Seydou Compaoré de la majorité.

Des discussions sur la forme
Du côté aussi de l'opposition, c'est aussi le silence. Ablassé Ouédraogo, Zéphirin Diabré, Ibrahima Koné,... se montrent peu diserts. «Vous aurez à la fin un communiqué», se contenteront-ils de dire aux hommes de médias.
Vers 13h, les travaux reprennent. Mais seulement pour une trentaine de minutes: les différentes parties commencent à quitter la salle. «Je n'ai pas de déclaration à faire, aucun commentaire. Mais pour aujourd'hui, c'est fini», lance Zéphirin Diabré, le Chef de file de l'opposition, à sa sortie.

Puis peu après suivront les représentants de la majorité. «Nous ne sommes pas encore entrés dans le fond du problème, c'est d'abord des discussions sur la forme» explique Zackaria Tiemtoré de l'ADF/RDA. Mais quand est-ce que les deux camps se retrouveront? «A vrai dire, moi-même je ne sais pas pour le moment», a t-il indiqué, se contentant de dire: «nous aussi on attend de voir». Du côté des médiateurs, ni Mgr Paul Ouédraogo, ni Mama Sanou encore moins Jean Baptiste Ouédraogo n'ont voulu s'exprimer à la fin. «On vous parlera le moment venu», s'est contenté de dire l'ancien président.

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