Seulement, s'il y a une chose qui tape fort à l'œil, c'est la crédibilité approximative, ou du moins le manque d'idéal des uns et des autres en politique. Il est évident qu'il s'agit d'un jeu et non d'une guerre comme l'a déjà dit Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Mais de là à faire croire qu'en politique tout est permis, il y a un pas que certains ne devraient pas franchir. Car, en vérité, nous sommes en train de donner des leçons aux générations futures. Mais quelles types de leçons ? Devrions-nous nous interroger.
Comment, véritablement, quelqu'un qui était hier dans un parti politique, a-t-il pu le quitter sans peser le pour et le contre pour ensuite revenir le lendemain pour dire qu'on m'avait trompé ; ou encore que mes attentes ne sont pas comblées, que ce parti manque de vision, et patati patata. A regarder de très près, c'est la personne qui joue à la pute qui manque de vision. Mais au cas où, elle devrait en avoir, c'est qu'elle est guidée par autre chose qu'un idéal politique, un idéal social.
Il est de notoriété qu'en politique, en cas d'élection, une voix est une voix. Mais il y a des voix dont il faut se méfier, à défaut de les refuser. Quitte à être battu. Aussi, si le Congrès pour la démocratie et le progrès veut gagner en crédibilité, en respect conformément à sa nouvelle orientation, il doit se méfier des "revenants". Car, s'ils avaient gagné mieux ailleurs, ils ne seraient pas revenus. Comme dirai l'autre, ce sont des "profiteurs". Demain, si on leur propose mieux ailleurs, ils s'en iront. C'est cette race d'hommes politiques sans conviction aucune, sans personnalité pour certains, qui malheureusement, prolifère en ce moment. Et cela va ainsi perdurer jusqu'en 2015, date de la présidentielle et juste après avec les législatives et municipales.
Les Burkinabé, notamment l'élite intellectuelle qui s'intéresse à la vie politique doit prendre toutes ses responsabilités et travailler à assainir le milieu. Surtout dans nos villes où une certaine race d'hommes politiques à la gorge large comme un cours d'eau et au nombril gros comme un ballon d'oxygène pense qu'à chaque crise politique, le temps est venu pour eux de se faire des sous. Au moment où toutes les formations politiques parlent de responsabilisation de la jeunesse, de faire la politique autrement, ce genre de politiciens (ils ne méritent pas cette appellation) doivent être bannis de toutes les formations politiques. En tout cas, celles qui sont sincères, qui ont un idéal de société pour ce pays. Loisibles à eux de créer leur formation politique et d'y faire tout ce qu'ils veulent. Pour l'instant, telles qu'elles se déroulent actuellement, ces démissions ne sont pas une trouvaille digne et ce d'autant plus qu'elles ne sont pas conduites par des personnes qui ont un quelconque poids politique.
Dans la forme, sans doute que ces démissions pourront avoir un impact sur la formation politique qui perd ainsi des militants et des probables voix. Mais dans le fond, l'orchestration est bancale. Car, une conviction ne s'étale pas sur la place publique. Elle est en soi et on l'affirme sans trop de bruit.
Dabaoué Audrianne Kani.