En mars dernier, j'ai rendu ma démission avec des centaines de militants dont certains sont ici présents. Aujourd'hui la pensée unique du maître à penser est dépassée dans la conduite d'un parti politique. L'insurrection des 30 et 31 octobre est un bel exemple pour rappeler à qui veut l'entendre que la jeunesse patriotique du Burkina Faso est plus que jamais déterminée à ne plus laisser les autres décider à sa place, a d'emblée indiqué l'ex-conseiller du parti Le Faso autrement et coordonnateur des démissionnaires.
En octobre dernier le peuple burkinabè, debout comme un seul homme, a affronté les balles et les gaz lacrymogènes pour dire non à la modification de l'article 37 et à la patrimonialisation du pouvoir ; malheureusement, certains opposants à l'ex-régime ne l'ont pas encore compris et continuent de gérer leurs formations politiques comme des cellules familiales, des clans ou encore des clubs d'amis, voire un patrimoine personnel, a déclaré Moussa Ilboudo. Seule la lutte libère. C'est pourquoi, avec sa base qu'il estime à plus d'un millier de militants et celle de Rasmata Nikièma, elle aussi ex-conseillère municipale, ils ont décidé de prendre leur destin en main en déposant désormais leurs valises au Mouvement patriotique du Burkina (MPB), un parti qui prône la démocratie participative. «Nous ne pouvons plus continuer avec quelqu'un qui n'écoute pas les militants, qui ne prend pas en compte les points de vue des militants. Les listes électorales par exemple ont été faites avec beaucoup de complaisance par Ablassé. Nous allons lutter et refuser de nous laisser conduire dans les fossés par des individus qui ont leur avenir politique derrière eux», a conclu Moussa Ilboudo.
Jean Stéphane Ouédraogo