« D'autres repartirons peut-être (au CDP). Mais moi j'ai déjà quitté totalement pour être libre », a déclaré le Larlé Naaba Tigré lors d'un point de presse dans son palais.
Le leader coutumier dit avoir pris cette décision conformément à la volonté des autorités coutumières et religieuses qui souhaitent que les institutions se mettent en place dans le consensus et la cohésion sociale.
« Tous les burkinabè de l'intérieur et de l'extérieur sont témoins des questions qui divisent de façon profonde et sérieuse le peuple burkinabè », a-t-il indiqué, évoquant les clivages autour de la mise en place du Sénat et d'une éventuelle modification de l'article 37.
Selon Naaba Tigré, il était impératif pour lui de quitter l'Assemblée nationale, le CDP et la FEDAP/BC (une association pro-Compaoré) car, « on ne peut pas jouir des avantages et ne pas subir les inconvénients ».
Avant de rejoindre le rang des démissionnaires, Le Larlé Naaba Tigré député depuis 1992, a été le seul des 70 parlementaires du CDP à ne pas réaffirmer son soutien au président Compaoré.
Devant quelques deux cents de ces administrés présents à la conférence de presse, le ministre du Mogho Naaba, l'empereur traditionnel le plus consulté au Burkina, a pourtant témoigné sa reconnaissance et son admiration pour le chef de l'Etat.
« J'ai beaucoup de respect pour Blaise Compaoré en tant que chef d'Etat qui fait la fierté nationale et de l'Afrique et en tant que frère qui m'a fait confiance pendant 21 ans », a-t-il dit.
Estimant « devoir la vérité à un ami », le Larlé Naaba souhaite que le président Compaoré sache « scruter les choses et savoir ce qui est bien pour les burkinabè ».
Samedi, le chef coutumier à la grande surprise de milliers de manifestants protestant contre la mise en place du Sénat et l'éventuelle révision de l'article 37 de la Constitution, avait esquissé des pas de musique reggae.
TAA/AB