Ainsi, Assimi Kouanda qui cumulait jusque-là les postes de Secrétaire exécutif national du parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), de ministre d'Etat chargé de mission auprès de la présidence du Faso et celui de directeur de cabinet du président, est désormais déchargé de la dernière fonction au profit de Topan Sané, ancien ambassadeur du Burkina au Mali. Ce déchargement –pour ne pas dire débarquement- pourrait bien être synonyme d'un démarquage de Blaise Compaoré de la crise interne de son parti. En éloignant ainsi le premier responsable du parti de son cabinet, il ne veut pas subir les dégâts collatéraux de la guéguerre que se livrent les démissionnaires et leurs anciens camarades.
Assimi Kouanda ne peut plus prétendre être trop occupé pour ne pas s'occuper de ses oignons au CDP. Tout ce qu'on attend de lui, c'est de rassurer les militants du parti qui continuent de démissionner par centaines à l'intérieur du pays. Toutefois, c'est plutôt son fauteuil de secrétaire exécutif du CDP que certains, pour ne pas dire nombre de militants et même d'adversaires du parti au pouvoir, auraient bien voulu le voir quitter. Le parti présidentiel aura-t-il réellement les moyens de rattraper, à son profit, ce qui peut encore l'être? Rien n'est moins sûr.