«Dans un pays comme le Burkina Faso où les principaux indicateurs de mortalité et de morbidité sont parmi les plus alarmants dans le monde, on comprend aisément le rôle central que joue le médicament dans l’atteinte des objectifs de développement durable dans le secteur de la Santé », relève l’UPC dans sa déclaration.
Le document souligne qu’«au moment où le gouvernement devrait s’appliquer à mettre en place des stratégies pour améliorer la politique du médicament, c’est avec stupeur que nous assistons à l’imbroglio politico-judiciaire qui oppose le ministère de la Santé à la CAMEG».
Et de rappeler qu’un conflit ouvert est né entre le ministre de la Santé et la CAMEG, suite au renouvellement du mandat du Directeur général (DG) actuel par le Conseil d’administration (CA) pour une durée de 3 ans.
Selon l’UPC, le ministre de la Santé, Smaïla Ouédraogo «tente un passage en force», puisque le 25 août 2016, le tribunal administratif siégeant dans ce différend a tranché en faveur du DG.
«Il (le tribunal) a prononcé du même coup un sursis à exécution de la décision portant remplacement des administrateurs », note le parti.
Pour le parti de Zéphirin Diabré, «cette volonté de passer outre les injonctions de la loi sonne comme un incivisme au sommet de l’Etat», précisant qu’«un tel comportement de la part du ministre de la Santé peut avoir plusieurs conséquences».
Entre autres conséquences énumérées, l’UPC cite la suspension du financement de la CAMEG par les partenaires, une rupture dans l’approvisionnement des formations sanitaires en médicaments essentiels génériques (MEG), des emplois compromis pour le personnel de la CAMEG et une précarisation de la santé des populations.
Devant ces constats, l’UPC invite «prestement le gouvernement et notamment le président du Faso à mettre fin à cette situation en faisant respecter une décision de justice et en trouvant une solution durable à la crise».
Le parti demande, par ailleurs, au gouvernement de revoir et améliorer le management au niveau de ses départements ministériels.
«Notre parti ose espérer qu’une solution consensuelle sera rapidement trouvée afin que la CAMEG se tourne résolument vers sa noble mission de mettre à la disposition de la population des MEG », conclut la déclaration.
La crise actuelle à la CAMEG fait suite à la volonté du ministre de la Santé de remplacer l’actuel DG, Jean Chrysostome Kadeba, alors que le mandat de celui-ci vient d’être renouvelé par le Conseil d’administration (CA) pour trois ans.
La Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG) a été créée en 1992, mais a débuté ses activités en 1994 sous la forme d’un projet avec le statut d’Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC).
Elle a pour missions, entre autres, de mettre en circulation, les Médicaments essentiels génériques (MEG) à des prix sociaux sur toute l’étendue du territoire, de garantir la disponibilité des MEG de qualité.
Agence d’information du Burkina
ak/taa