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Congrès du CDP : « Notre parti n’a pas quitté le cœur des populations », Alpha Yago

| 11.05.2015
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Alpha Yago - Secrétaraire national chargé des mouvements associatifs du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP)
© DR / Autre Presse
Alpha Yago - Secrétaraire national chargé des mouvements associatifs du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP)
Le secrétaire national adjoint chargé du mouvement associatif, Alpha YAGO nous a accordé un entretien le 7 mai 2015. Dans cet entretien, il s'étale sur les raisons qui ont prévalu au report à plusieurs reprises du Congrès. Pour lui, ce premier congrès post-insurrectionnel qui se tient aujourd'hui même au Palais des sports devrait permettre le rajeunissement du parti comme cela a commencé en 2012. A en croire ce jeune loup politique, l'adversité vécue par le parti, plutôt que de décourager les militants, a contribué à raffermir les liens entre les militants qui sont déterminés à garantir des victoires à leur parti en octobre 2015.


Quel commentaire faîtes vous du thème qui a été retenu pour le 6e congrès ordinaire du CDP ?

J'estime que c'est un thème très pertinent qui mérite de retenir l'attention et la réflexion des militants de notre parti en ce sens qu'il lance les bases de l'introspection qui doit être le nôtre pour un renouveau au sein de notre parti. Le thème a été choisi en s'appuyant sur les préoccupations et les attentes des militants du parti. Les échanges autour de ce thème permettront surement d'aboutir à des résolutions qui pourraient conduire le parti vers un ancrage et des victoires certaines.

Votre congrès se tient au moment où votre parti a été profondément secoué par des épreuves à savoir, entre autres, l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a vu partir votre mentor Blaise Compaoré. Que pourra concrètement proposer ce 6e Congrès ?

C e sont les aléas liés à la perte du pouvoir. Nous sommes conscients que c'est face à l'adversité que nous allons pouvoir surmonter les difficultés qui se présentent à nous en faisant le diagnostic des préoccupations et des attentes des militants. Ce sont des réflexions qui seront menées pour adopter des recommandations à même de permettre au parti de faire peau neuve.

Plusieurs fois la date de votre congrès a été reportée, qu'est ce qui explique cela. Le CDP était –il en train de chercher la solution magique à votre situation politique?

Il ne servait à rien de tenir un congrès qui allait finir en queue de poisson. Il était donc nécessaire de reporter à chaque fois en vue de réussir une meilleure organisation qui devrait garantir des assises fortes pour le parti. Il s'agissait de se préparer afin de faire en sorte que ce qui ressortirait des échanges soit en adéquation avec les attentes des militants et avec l'opinion publique de manière générale. Il était important d'harmoniser les différents points de vue et d'aplanir les divergences avant de tenir le congrès.

Parlez-vous maintenant le même langage au CDP ?

Nous sommes d'accord sur l'essentiel depuis de nombreux mois. Il y a eu des pratiques que nous avons mises aux oubliettes depuis longtemps notamment en 2012. Le Congrès contribuera dans ce sens à renforcer les acquis, à savoir le rajeunissement du parti puisque qu'au congrès précédent, nous étions déjà sur la bonne voie.

Etes-vous sûrs d'avoir gagné le pari de la cohésion au sein de votre parti quand on sait que des structures comme le CRAC donnent de la voix toujours ?

Il ne m'appartient pas de commenter ce que fait le CRAC. Ce n'est pas mon rôle de juger l'attitude ou l'action du CRAC. En réalité nous travaillons tous dans le même ordre d'idée à savoir réussir le coup de rajeunissement au sein du parti et faire en sorte que le parti soit en phase avec les attentes de la plus grande partie des Burkinabè.

A quelle place peut-on s'attendre pour le mouvement associatif que vous avez dirigé en tant que secrétaire national adjoint ?

Nous aurons la place que le Congrès va nous accorder. Nous n'avons aucune autre prétention qui va au delà de celle du secrétariat. Nous avons joué notre partition tout comme les autres secrétariats et il appartient maintenant au Congrès de trancher en décidant de la place qui doit être accordée à tel ou tel autre secretariat. Cela ne relève pas du simple militant que je suis.

Quels sont vos arguments au niveau de votre secrétariat pour convaincre votre congrès ?

Nous ne pouvons pas être juges et parties. C'est pourquoi, nous ne pouvons dire quoi que ce soit. Nous avons procédé à notre bilan et c'est au congrès de juger de la qualité du bilan.

Vos adversaires ont eu le vent en poupe pendant que votre parti était dans l'ombre. Comment entendez-vous remonter la pente ?

Vous comprendrez bien que nous n'allons pas dérouler nos stratégies au grand jour. Je pense plutôt que ce sont les autres partis qui ont du retard à rattraper. Nous sommes encore la première force politique à l'échelle nationale. Ces partis politiques de l'ancienne opposition dont vous faîtes allusion ont besoin de s'installer d'abord à l'échelle nationale.

Votre parti a observé un temps mort qui n'est probablement pas à votre avantage ?

Il s'agit peut-être d'un temps mort en termes de présence médiatique, mais pas en termes de travail de terrain, de proximité, de relation spécifique avec nos militants. L'appartenance à un parti politique se définit également en terme de loyauté mais pas seulement liée au candidat et au programme politique. Il y a au delà de tout, le relationnel qui est cultivé au sein d'un parti et qui a demeuré au CDP. Le CDP n'a pas quitter le cœur des populations.

Après tous les événements qui ont jalonné la vie du parti, quel avenir pour le CDP ?

Nous ne sommes pas des devins. Tout dépendra de la confiance que nous accordera le peuple burkinabè qui est un peuple mature. C'est pourquoi, nous allons travailler à être uni au cours du Congrès. Après cela, nous allons trouver un candidat de grande qualité comme l'a dit le président du comité directoire Léonce Koné qui est en phase avec le peuple burkinabè. Il s'agira par la suite de peaufiner le programme politique de notre candidat avant d'aller à la conquête du cœur des Burkinabè. De toute façon, notre parti a fait la preuve de la stabilité et de la paix pour les Burkinabè. Nous sommes engagés dans une dynamique pour faire un bond qualitatif surtout à l'issue de l'insurrection populaire en vue d'améliorer la qualité de la gouvernance.

Le mentor de votre parti Blaise Compaoré a-t-il été contacté pour la tenue de votre 6e congrès ordinaire ?

Ce sont les membres du directoire qui peuvent répondre à cette question. Je note simplement qu'il est de cœur avec nous. Nous pouvons compter sur son accompagnement et son encouragement. Le reste relève du parti.

Par Soumoubienkô Roland KI

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