Congrès du CDP : Le CDP en phase avec son temps

| 14.05.2015
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Congrès du CDP : Le CDP en phase avec son temps
© DR / Autre Presse
Congrès du CDP : Le CDP en phase avec son temps
Le 6e congrès du CDP a prouvé que contrairement à ce qui se dit depuis les tristes évènements de fin octobre 2014, le parti est demeuré dans le cœur de la majorité des Burkinabè et il ne laisse personne apathique au Faso, surtout pas chez ses pourfendeurs. Pour un congrès attendu, ce 6e statutaire l'était et si la mobilisation a été hors norme, les résultats donnent tout autant satisfaction à plus d'un militant et sympathisant du parti leader de l'ex-majorité.


Le capitaine Thomas SANKARA, Président du Faso et du CNR, dont les discours servent de bréviaire et de repère politique à une certaine classe politique et à des jeunes de la génération qui ne l'a connu que par les clichés, disait qu'on ne mobilise le peuple que sur la base de ses intérêts. C'est dire que si les Burkinabè ont été nombreux à suivre le congrès du CDP et à attendre dans la ferveur les résultats de ses travaux, c'est que ce parti emblématique porte leurs espoirs. Ainsi, pour son premier grand rassemblement après les tristes évènements des 30 et 31 octobre 2014 qui ont conduit à sa perte du pouvoir, le CDP par la forte mobilisation au cours de ce congrès, s'il a réjouit ses militants et sympathisants, a sans nul doute semé le trouble dans l'esprit non seulement de ceux qui l'ont quitté pour d'autres horizons, mais surtout de ses contempteurs qui pensaient pour lui impossible de rebondir avec tous les désagréments qui sont à présents les siens par la volonté des « princes » et de ceux qui veulent le voir remisé dans les oubliettes de l'histoire du Faso. Le parti dont le père fondateur n'est autre que Blaise COMPAORE a résisté et ne compte pas rester en si bon chemin. Le 6e congrès statutaire, bien qu'il n'ait pas été tenu à date souhaitée, est la preuve que le CDP reste un parti de masse en phase avec le peuple burkinabè.

Le Palais des Sports de Ouaga 2000 a refusé du monde et les jeunes, particulièrement enthousiastes, sont venus dire que si le passé du Burkina était le CDP, l'avenir du pays des hommes intègres l'est davantage. Un message reçu cinq sur cinq par les 4000 délégués officiels qui ont travaillé à relooker le parti et tracer les sillons pour le futur. Une ambiance et un état d'esprit qui ont amené les jeunes frondeurs du parti, notamment ceux se réclamant du CRAC d'Aly Badra OUEDRAOGO, à se ranger pour emprunter le train de la marche vers l'avant du parti. La quintessence du discours pendant les 48 heures de travaux est la remobilisation des militants pour conquérir définitivement les cœurs des Burkinabè et envoyer le candidat du CDP à Kosyam au soir du 11 octobre 2015, jour de l'élection présidentielle.

Tout est maintenant dit avec le 6e congrès statutaire du CDP. Le parti martyr des évènements d'octobre 2014 a sonné le rappel des « troupes » restées fidèles et s'est réorganisé pour affronter l'adversité ambiante aux fins de dire son mot dans le jeu politique national nonobstant les entraves créées de toutes pièces par ses contempteurs contrôlant le pouvoir d'Etat. Toujours collé à la légalité républicaine et aux valeurs de la démocratie, le CDP ne cache donc pas son intention de reconquérir dans les règles de l'Art, un pouvoir à lui arraché dans la violence et la négation de la Démocratie. Si pour certains croquants d'octobre dernier et leurs mentors le retour du CDP aux affaires relève d'une vue de l'esprit car ils ne le permettront jamais, les réalités du terrain cependant plaident en faveur de ce parti qui a montré ses preuves dans la gestion du pays et les errements du duo KAFANDO-ZIDA et de leurs « OSC-CDR » ont un goût de cendre pour les Burkinabè qui regrettent visiblement le départ du Président Blaise COMPAORE.
L'ancien Président du Faso, grand patriote, est le créateur de ce parti qui, à travers lui, a porté pendant longtemps l'espoir d'un avenir radieux pour le pays avec les différents programmes de gouvernement conduits à satisfaction malgré les insuffisances constatées. C'est vrai que le cours de l'histoire en a décidé autrement quant à la fin du pouvoir de Blaise COMPAORE mais le peuple sait désormais que celui-ci est un homme exceptionnel.

Selon ces mots qu'on prête à Thomas SANKARA, « la tragédie des peuples révèlent les grands hommes mais ce sont les médiocres qui la provoquent », il est difficile même à ses contempteurs de dénier au Fondateur du CDP sa carrure d'homme politique conscient et cherchant le meilleur pour le Burkina. Notre histoire récente balbutie et le CDP est parti pour en écrire de belles pages dans le sens de réconcilier les Burkinabè avec eux-mêmes. Et son nouveau patron, Eddie KOMBOIGO, dans son discours de clôture du congrès qui l'a adoubé, de montrer qu'il appréhende bien la situation. « Une page de l'histoire de notre parti vient de se fermer. Une nouvelle page s'ouvre avec de multiples défis à relever. A Ia jeunesse burkinabè, je voudrais les rassurer que le message des 30 et 31 octobre 2014 a été bien, bien, bien, bien, bien compris. Je suis conscient que la requête sociale est forte et pressante. Je suis conscient de votre forte volonté de changement affiché. », dira-t-il. Un discours émouvant qui n'a pas occulté les erreurs commises par le parti et qui lui ont valu sa perte du pouvoir. Le CDP, mieux il acceptera que si les évènements d'octobre ont eu lieu c'est bien parce qu'à un moment donné il a été en déphasage avec les vœux d'une frange importante de la population, mieux il se portera car il saura alors comment éviter à l'avenir de donner à ses contempteurs et adversaires les fouets pour le flageller. C'est peut-être pourquoi d'ailleurs la période de Transition doit être perçue comme une parenthèse certes douloureuse mais qui doit amener le parti à prendre ses responsabilités pour mieux gérer la Nation si au sortir des consultations électorales prochaines son candidat est amené à être à la tête du pays.

Toute chose que le nouveau Patron du parti, Eddie COMBOIGO, a compris qui a pris le pari de mettre en avant la résolution des problèmes existentiels de ces hommes et femmes qui avaient choisi le chemin de l'aventure en soutenant une action sans lendemain pompeusement qualifiée « insurrection populaire » pour se retrouver floués par des vendeurs de rêves qui n'œuvrent réellement que pour leurs propres intérêts. Eddie KOMBOIGO se présente comme le symbole de ce désir du CDP de mieux s'implanter au Burkina et de faire bouger les choses. « J'ai été élu pour relever ce défi social, ce défi du changement vrai, ce changement générationnel. Je ne pourrai relever ces défis sans vous, vous êtes la solution ! C'est pourquoi la jeunesse a été élevée pour la première fois dans l'histoire de notre parti au rang de vice-présidence.Vous êtes la solution, car vous êtes les forces vives, vous êtes la solution, car vous incarnez l'espérance, vous êtes la solution, car vous êtes les artisans de la paix et du développement, vous êtes la solution, car vous êtes la victoire. Jeunesse CDP, jeunesse du Burkina, je vous aime ! » Lancera-t-il à une jeunesse comblée qui n'avait pas hésité à le porter en triomphe dans une salle en effervescence dès son nom proclamé pour être celui qui désormais dirigera le CDP. Quoi qu'on dise, avec le cafouillage de la Transition et le peu d'assurance que certains acteurs politiques en vue donnent aux Burkinabè, le CDP se présente comme un grand recours pour une Patrie des hommes intègres qui osera parier sur l'avenir.

Ahmed NAZE

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