Congrès d'investiture de l'UPC : Zéphirin Diabré, évidemment!

| 29.06.2015
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Congrès d'investiture de l'UPC : Zéphirin Diabré, évidemment!
© DR / Autre Presse
Congrès d'investiture de l'UPC : Zéphirin Diabré, évidemment!
L'Union pour le progrès et le changement (UPC), à l'issue de son premier congrès extraordinaire, tenu les samedi 27 et dimanche 28 juin 2015 à Ouagadougou, a investi Zéphirin Diabré, comme candidat du parti, à la présidentielle d'octobre prochain.


C'est fait, Zéphirin Diabré est officiellement le candidat de l'Union pour le progrès et le changement (UPC) à la présidentielle du 11 octobre 2015. Son investiture a eu lieu, hier dimanche, peu avant midi, à l'issue du 1er congrès extraordinaire du parti, tenu les 27 et 28 juin 2015, au palais des sports de Ouaga 2000. La lecture de la résolution portant désignation du candidat du parti a été faite par le vice-président de l'UPC, Denis Nikiéma, suivie d'applaudissement bien nourris. A peine investi, M. Diabré a appelé les militants et les sympathisants de son parti à se mobiliser autour de sa personne, afin qu'au soir du 11 octobre 2015, il soit élu président du Faso. Il a, dans son discours d'investiture, décliné les grands axes de son programme de société, une fois au pouvoir. Ainsi, selon lui, ses actions seront axées sur toutes les couches sociales du pays, plus particulièrement, sur la jeunesse. Pour Zéphirin Diabré, il faut refonder la nation burkinabè, c'est-à-dire «bâtir une nouvelle société basée sur une démocratie véritable, sur la justice et l'accès de tous aux fruits du développement». De son avis, les populations du pays ont besoin d'un dirigeant capable d'imaginer un nouveau développement pour le Burkina Faso. «En somme, un dirigeant qui incarne les valeurs cardinales tant prônées et revendiquées par les Burkinabè», a-t-il mentionné, dans son appel à la mobilisation.

L'UPC étant un parti politique libéral, c'est à juste titre que l'investiture de Zéphirin Diabré a connu la présence de représentants de partis politiques de la famille des libéraux de la sous-région. Parmi eux, le président du Réseau libéral africain (RLA) de la République démocratique du Congo (RDC), Olivier Kamitatou.

Des invités de marque

Celui-ci, dans son discours, lu à l'ouverture du congrès, a félicité le président de l'UPC pour les actions menées, quand il était Chef de file de l'opposition politique (CFOP). Il a reconnu en Zéphirin Diabré, les qualités d'un «vrai homme d'Etat». M. Kamitatou a aussi salué le peuple burkinabè pour sa bravoure, car selon lui, «toute l'Afrique avait les yeux rivés sur le Burkina Faso et vous avez montré que vous êtes de vrais démocrates». Et d'ajouter que «les résultats de la lutte au Burkina Faso ont été à la hauteur des attentes».

La cérémonie d'ouverture du 1er congrès extraordinaire de l'UPC a connu également, la présence de plusieurs représentants de partis politiques de l'ex-opposition et de l'ex-majorité. Tous ceux qui ont intervenu, ont reconnu le rôle joué par l'UPC et par son président dans la chute du régime de Blaise Compaoré.

Avec l'investiture du candidat de l'UPC, à l'heure actuelle, une dizaine de candidatures ont été officiellement déclarées pour la présidentielle du 11 octobre prochain au Burkina Faso. Il s'agit, entre autres, de Me Bénéwendé Stanislas Sankara, des partis sankaristes, de Ablassé Ouédraogo, de Le Faso Autrement, de Tahirou Barry, du Parti pour la renaissance nationale (PAREN), de Adama Kanazoé, de l'Alliance des jeunes pour l'indépendance et la république (AJIR). Il y a également des candidatures indépendantes annoncées dont celle de l'artiste-musicien Zongo Seydou alias Zedess et de l'opérateur économique Boukary Ouédraogo dit Tintin.

Dans quelques jours, l'on pourra assister à l'investiture du candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), annoncée pour le 5 juillet 2015. Quant au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ex-parti au pouvoir, il n'a pas encore donné de date exacte pour la désignation de son candidat.

Alexandre TRAORE & G. Lévi Constantin KONFE
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Plusieurs symboliques à l'investiture

Des actes symboliques ont marqué la cérémonie d'investiture de Zéphirin Diabré. Après la lecture de la résolution portant désignation du candidat du parti, par le vice-président de l'UPC, Denis Nikiéma et l'annonce du nom de M. Diabré, un tonnerre d'applaudissements s'est emparé de la salle. Cette clameur s'est poursuivie, au moment où le candidat désigné faisait le tour de la salle, saluant des militants et des invités. Ensuite, le vice-président de l'UPC est allé asseoir Zéph dans un gros fauteuil de couleur blanc-sale, installé vers le centre du palais, faisant dos aux membres du bureau politique national. Là, le candidat de l'UPC a reçu les félicitations des représentants des 13 régions du Burkina. A l'annonce de chaque région par le maître de cérémonie, c'est au son des sonorités de la localité que le représentant vient saluer le candidat. La personne désignée a souvent un accoutrement de la région qu'il représente. Après tout cela, Zéphirin Diabré a reçu des mains d'une jeune fille et d'un jeune homme, la carte du Burkina Faso sur un tableau. Pour dire qu'il est le président de tout le pays.

Jean Hubert Bazié, «le plus intelligent des Gourounsi», selon Zéph

S'il y a un discours qui a été fortement ovationné, à l'ouverture du congrès, c'est bien celui du président de la Convergence de L'Espoir, Jean Hubert Bazié. «Si nous jetons un regard sur le Burkina d'aujourd'hui, que constatons nous ?», s'est-il interrogé à l'entame de son propos, avant de répondre : «Chacun des acteurs de l'opposition d'hier a sorti le couteau et s'est précipité sur l'animal blessé pour avoir sa part. Naturellement, l'UPC veut la part du lion !». Jean Hubert ne s'arrête pas là. «Même les rescapés de la majorité d'hier s'entre-déchirent, menacent, mettent en garde et réclament à corps et à cri, l'inclusion afin d'être du partage...», a-t-il poursuivi, sous les approbations du public. Ce discours a certainement plu à Zéph, si bien qu'à sa prise de parole, le président-candidat de l'UPC a salué son camarade de l'ex-CEFOP, qu'il a qualifié de «mon ami le plus intelligent des Gourounsi». Il s'agit d'un Bissa qui s'adresse à son parent à plaisanterie.

Simon Compaoré souhaite bon vent à l'UPC, sans oublier le MPP

A la fin de son discours, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture, Simon Compaoré, 2e vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), a souhaité «bon vent à l'UPC». Mais, il s'est empressé d'ajouter «bon vent à nous aussi», parlant de son parti qui s'apprête également, à désigner son candidat à la prochaine présidentielle. Comme quoi, c'est bien de penser aux autres, mais il ne faut pas s'oublier.

Des libéraux de la sous-région soutiennent Zéph

Le Congrès de l'UPC a enregistré la présence de représentants de partis libéraux de la sous-région. Ainsi le Mali, à lui seul, avait jusqu'à trois délégations. Il s'est agi d'une délégation de l'Union pour la république et la démocratie (URD), conduite par le 2e vice-président, Ibrahim N'diaye, du Parti citoyen pour la renouveau (PCR), conduit par le président, Ben Fanan Traoré et de la Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (SADI), conduite par Mme Djénéba Cissé, membre de la commission de contrôle du parti. La délégation venue du Niger était celle du Mouvement national pour la solidarité et le développement (MNSD/Nassara), conduite par son secrétaire général adjoint, M. Haïdara. La République démocratique du Congo (RDC) a été représentée par le Réseau libéral africain (RLA), avec son président Olivier Kamitatou. L'Union des forces démocratiques de la Guinée (UFDG) de Cellou Dalin Diallo, y était, à la clôture avec une délégation conduite par Alpha Boubacar Bah.

Cérémonie d'investiture ou cérémonie de discours ?

L'ouverture du congrès extraordinaire pour désigner et investir par la suite, leur candidat, a été aussi celle des discours qui rivalisaient soit par leur taille, soit par le ton. Certains partis politiques du Burkina ou d'ailleurs, présents ont eu droit à la parole. A cet effet, une dizaine de leaders politiques nationaux se sont succéder au perchoir. La conséquence de cela a été le rallongement de la cérémonie qui devrait prendre fin à 18 heures. Le jeûne aidant, les militants ont vidé les gradins, avant que le président du parti Zéphirin Diabré n'intervienne. Le quart de la salle était parsemé de chaises vides.

Rassemblées par AT et GLCK

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