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Collecte et achat de cartes d’électeurs à Bobo-Dioulasso: les partis de l’opposition accusent le CDP

| 24.07.2014
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Collecte et achat de cartes d’électeurs à Bobo-Dioulasso: les partis de l’opposition accusent le CDP
© DR / Autre Presse
Collecte et achat de cartes d’électeurs à Bobo-Dioulasso: les partis de l’opposition accusent le CDP
Le Rassemblement des partis de l'opposition du Houet (RPOH) a animé un point de presse, le mercredi 23 juillet 2014, à Bobo-Dioulasso pour informer, dénoncer et sensibiliser l'opinion publique par rapport à une pratique « de collecte et d'achat de cartes d'électeursdécouverte » au secteur 31 de la ville et pratiquée par une dame au nom de Watta. Convaincu que cette pratique est la règle d'or du parti majoritaire, le CDP, Moussa Zerbo, coordonnateur du RPOH n'a pas hésité à pointer du doigt le parti de Assimi Kounada.

« Lemardi 15 juillet 2014, un groupe de jeunes du secteur 31 de l'arrondissement n°3 de Bobo-Dioulasso, s'est vu interpellé par le commissariat de police de Ouezzin-ville, Dafra , suite à une convocation d'une dame connue sous le nom de Watta pour menace de mort ». Ces propos sont de Moussa Zerbo, coordonnateur du Rassemblement des partis de l'opposition du Houet. En effet, selon les dires de Zerbo, le véritable motif est que les jeunes du secteur 31 qui se sont constitués en comités d'éveil auraient intimidé la dame Watta, « collectrice attitrée de cartes d'électeurs » de la zone, avec d'autres dames, d'arrêter la pratique qui est condamnable. Prise la main dans le sac, cette collectrice de cartes aurait voulu retourner la situation en sa faveur, en partant se plaindre au commissariat de police, pour menace de mort de la part des jeunes. Ceux-ci ont été interpellés puis relâchés après audition sous intervention d'un élu de l'arrondissement, auprès d'une autorité de la place, a indiqué Moussa Zerbo.

Saisi de l'affaire, le RPOH, après « investigation auprès des personnes ayant vu collecter des cartes et des personnes interpellées », a décidé, à travers, un point de presse, d'interpeller non seulement la CENI, ses démembrement, les forces de l'ordre, mais et surtout l'opinion publique. Par ce face-à-face avec la presse, le RPOH a voulu dénoncer et condamner « avec force » ces pratiques qu'il qualifie de honteuses et immorales qui, selon Moussa Zerbo, n'honorent pas la démocratie burkinabè.

Du sucre comme récompenses aux propriétaires des cartes

Selon Moussa Zerbo, les principales actrices du phénomène seraient des femmes qui font l'objet de corruption, de chantage et de fraudes organisés. En effet, explique-t-il, « en ce mois de jeûne, la bonne dame retire les cartes moyennant des dons de sucre. Aussi, dit-elle aux femmes que l'octroi du fonds d'appui est conditionné par l'appartenance au parti au pouvoir ». Etonnant pour certains, le phénomène n'est pas nouveau pour Moussa Zerbo qui en sait quelque chose. « Une fois ces cartes collectées, les intéressées ne les verront que le jour du scrutin où tous les ingrédients sont réunis pour leur sport favori : la fraude ». Notons que Moussa a précisé que la dame est cachée dans un centre d'alphabétisation où les femmes défilent à « longueur de journée » pour « échanger leurs cartes d'électeurs contre du sucre ». Quant à l'appartenance politique de la « collectrice », Moussa Zerbo ne doute point. « On les connait. Ils cherchent par tous les voies et moyens pour se maintenir au commande des affaires publiques en violation grave des règles démocratiques », a-t-il dit. Et sous l'insistance des journalistes, il a craché le morceau. « C'est bien le Congrès pour la démocratie et le progrès » a-t-il précisé et d'ajouter que la fraude est son sport favori.

Mettre un frein au phénomène par un enracinement de la démocratie

Remuant la tête, Moussa Zerbo dit regretter la pratique. Toutefois, il est conscient que des actions doivent être menées pour démasquer les « tricheurs » qui, selon lui, veulent se maintenir à la tête des collectivités contre la volonté du peuple « réel ». Pour sa part, le RPOH entend jouer sa partition, en mettant un accent sur les sensibilisations. Mais, a indiqué Moussa Zerbo, « des perquisitions doivent pouvoir s'opérer chez les malfrats par la CENI, ses démembrements et les forces de l'ordre ». Toute chose qui selon lui, va contribuer à enraciner la démocratie, et ce, de façon transparente. Aussi, l'occasion a été pour le RPOH de lancer un appel à la vigilance et à l'implication de tous « les artisans de la paix, de la justice sociale, de l'équité, des démocrates de tous bords » pour que disparaissent ces pratiques au pays des Hommes intègres. Estimant que toutes les élections organisées au pays des hommes intègres sont tâchées de fraudes, Moussa Zerbo trouve un alibi pour le rejet du référendum par l'opposition politique. « Avec ces fraudes, c'est dire que les résultats sont plébiscités. Raison de plus pour nous réfuter la tenue du référendum » a-t-il conclu.

Par Mady BAZIE

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