Pour le moment, on constate que l'opposition n'a pas encore effectué de marathon et rivalise plutôt avec le parti au pouvoir dans les meetings pour le remplissage des stades de football à Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. La classe politique burkinabè n'est faite seulement d'ânes, de lions, de panthères d'éléphants et autres dont les effigies des partis et actes des militants, tentent de transformer la politique en une jungle où la loi du plus fort et du plus têtu reste la meilleure. Dans la faune politique du Faso existent des néo-académiciens comme Salia Sanou, le maire de Bobo dont le néologisme « remplir le stade Wobi de Bobo recto-verso » vient de se graver dans le lexique politique national à tel point que Zéphirin Diabré, chef de file de l'opposition a rétorqué lors d'une interview à la télévision nationale avec ironie ,que l'opposition remplira recto-verso le Stade du 4 Août de Ouagadougou le samedi 31 Mai 2014 et que celui qui peut en faire autant 'n'a qu'à peut on va voir'. Vous voyez à tel point l'opposition et le pouvoir passent le temps à se défier par des mobilisations de rue et des stades au risque même d'occulter des actions de masse pour l'inscription des électeurs sur les listes électorales. Les partis ne devraient pas être surpris lors des échéances électorales que leurs suffrages ne soient pas recto-verso, à la hauteur de la foule des grands jours des stades et ruelles. Car, des gens vont dans les stades comme au cinéma, avec le plaisir de se défouler et d'avoir aussi des randonnées en galantes compagnies. Nombreux sont ceux d'entre eux qui n'ont ni carte de membres d'un parti ni carte d'électeur. C'est cela que vous appelez avoir la masse avec vous ? Politiciens du Faso, laissez-moi rire encore :hihihi,hahhaaaa.
Héi ! Ici au Faso, les gens veulent du concret. Ils se fient de moins en moins aux promesses chimériques. Aujourd'hui, la bataille se mène entre pro et anti référendum. Pendant que l'opposition et le parti au pouvoir jaugent leur popularité dans les gradins des stades après l'étape de la rue, le président Blaise Compaoré quant à lui, teste sa côte directement auprès des électeurs et électrices sur le territoire national. Quand on voit des gens se bousculer pour saluer le président lors de ses bains de foule on dirait un prestidigitateur, le rapport de force au plan électoral pourrait basculer en faveur de ce dernier si l'opposition n'arrive pas à s'entendre sur la candidature d'un leader populaire, capable aussi de parcourir le territoire national et de se faire ovationner et adopter.
Réellement, le système de la biométrie électorale adopté en 2012, sécurise mieux les scrutins au Burkina Faso où, le pouvoir en place avec certains opposants aujourd'hui dissidents de ses rangs, étaient accusés à tort ou à raison de fraudes exponentielles, avec des transports et bourrages d'urnes. Des gens parlent de morale pour fustiger le référendum visant la modification du mandat présidentiel comme s'ils oubliaient que la politique n'est pas un lieu de prédilection de la morale ou de servants de messe. La politique, ce sont les idées et des rapports de force avec un arbitre qui ne s'appelle pas DIATTA, mais Démocratie, loi de la volonté populaire. Par conséquent, si l'opposition sait que ses actions de dissuasions olympiques ne peuvent arrêter la gigantesque machine référendaire du parti au pouvoir et de ses alliés du Front Républicain, il lui reste la possibilité de se mobiliser dans les urnes pour la défaite démocratique du référendum. Le cas contraire, si c'est la volonté de la majorité du peuple burkinabè de plébisciter encore Blaise Compaoré jusqu'à ce qu'il s'épuise au pouvoir en arrivant dans des bureaux de votes sur fauteuil roulant comme Boutéf,il faudra laisser le temps au temps. Les opposants qui vocifèrent aujourd'hui, s'ils ont l'opportunité de parvenir au pouvoir, pourraient changer encore de langage en réaffirmant que limiter le mandat présidentiel est anti-démocratique, parce que cela leur profite.
J'ai l'impression que l'opposition demeure convaincue qu'il lui est encore difficile de triompher de Blaise Compaoré dans les urnes et c'est ce qui lui ferait plus peur par rapport aux hypothèses de fraudes électorales. L'opposition semble avoir compris cette opinion qu'on se fait d'elle et c'est peut-être pourquoi, le chef de file de l'opposition a déclaré récemment : « Nous n'avons pas peur des urnes ».Si vous êtes plus forts que Blaise, allez aux urnes et battez le copieusement comme ce fut le cas pour Abdoulaye Wade au Sénégal. Si tel n'est pas le cas, reconnaissez humblement que le lièvre court. Evitons le scénario de la Libye où les Libyens regrettent le régime Kadhaffi par rapport aux aventures illusoires auxquelles ils sont confrontés de nos jours avec un changement qui peine à profiter au pays.
En ma qualité de fou qui a tout perdu sauf la raison, je dis aux Burkinabè de ne pas être des afro-pessimistes et que le meilleur reste à venir pour le Burkina avec les opposants actuels ou Blaise Compaoré ou sans aucun d'eux, car, les hommes passent et la nation demeure.
LE FOU DU ROI
Source :Agence de Presse LaborÂ