Ce qu'il faut dire : Général Djibrill Bassolé au rapport !

| 12.06.2015
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Ce qu'il faut dire : Général Djibrill Bassolé au rapport !
© DR / Autre Presse
Ce qu'il faut dire : Général Djibrill Bassolé au rapport !
Fraternité Matin du 9 juin 2015 attribue cette déclaration au Général Djibrill Bassolé : «De nombreux partenaires ont déconseillé la loi électorale». Si ce qui est dit est vrai, l'ancien chef de la diplomatie burkinabè sous Blaise Compaoré, rame à contre-courant et contre le sens de l'histoire de tout un peuple qui s'est mis debout, depuis le 30 octobre 2014. Où étaient cette communauté internationale et cette pléiade de partenaires du Burkina, durant tous les dix premiers mois de 2014 ? Quel camp avait-il choisi ? Le camp de l'Homme fort Blaise Compaoré, Goliath ou celui du Peuple burkinabè faible et aux mains nues, David ?


Dans ce cas, il fallait dire «de nombreux partenaires du Burkina, présentent leurs excuses au Peuple burkinabè pour n'avoir pas eu le courage de le soutenir, d'avoir été lâche et complice d'un régime affaibli et jusqu'au-boutiste et ils présentent leurs condoléances pour tous ces jeunes martyrs arrachés à la fleur de la vie et souhaitent une meilleure santé à ces six-cents blessés». Mon Général, voilà ce que les partenaires devraient dire. Pour ces jeunes martyrs, le Dytanié n'est pas une succession de simples mots. C'était leur foi, leur détermination et leur engagement jusqu'au sacrifice suprême.

Il se susurre partout que la NAFA n'est pas concernée par la nouvelle loi électorale. C'est qu'il fallait dire. Et cela juste, à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. La NAFA peut choisir en effet, tout citoyen burkinabè jouissant de ses droits civiques et qui, ni de loin ni de près, n'a participé au honteux projet de modification de l'article 37 de notre Constitution. La messe est dite, alors, on ne doit pas chercher noise à la NAFA.

Mais si jamais, la NAFA dit «le Général Djibrill Bassolé est notre candidat». Et ce dernier dans l'interview de Fraternité Matin du 9 juin semble confirmer. Le général-candidat à la présidence de la République de son pays, l'ancien chef de la diplomatie burkinabè s'insurge contre les mesures prises par la transition qui visent à écarter de la course au pouvoir, tous les proches du régime Compaoré.

C'est ce qu'il ne faut pas dire et pourquoi ? Le Grand Maître des frères invisibles, est d'une grande culture politique, diplomatique et a une grande expérience gouvernementale. Il sait ce qui s'appelle solidarité gouvernementale. Un ministre absent d'un conseil des ministres est solidaire de toutes décisions prises. On n'est pas ministre à temps partiel. Un gouvernement, ce n'est pas un menu de restaurant, on choisit ce qui nous convient. Collectivement on assume. Après la chute de la Première République, des ministres étaient embastillés et d'autres en liberté. Volontairement ces ministres sont allés se constituer prisonniers. Embarrassé, le régime du colonel Lamizana Sangoulé, les a simplement mis en résidence surveillée au Conseil de l'Entente. C'est ça la solidarité gouvernementale. Monsieur le chef de la diplomatie, médiateur au Soudan au titre conjoint de l'ONU-UA, au Mali au titre de la Conférence islamique, on comprend aisément qu'avec tous ces titres, vous coiffiez votre président, médiateur de la CEDEAO, Blaise Compaoré, car vous êtes un en-haut-de-en-haut, médiateur intercontinental et lui il est simplement un médiateur sous-régional. Mais qu'à cela ne tienne, lorsque vous reviendrez en-bas-de-en-bas, vous verrez la réalité : vous êtes mon Général, son ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères. Il semble que le grade de général, est un grade politique. Qui le Président Compaoré Bationo a choisi pour nommer premier général de brigade de la gendarmerie du Burkina ? Suivez mon regard ! Alors soyez courageux et solidaire de votre maître d'hier.

Vous dites à qui veut l'entendre que vous avez dit «qu'il n'était pas opportun de réviser l'article 37». Les actions parlent plus que les paroles. Ce ne sont pas les incantations qui comptent. Ce n'est pas ce qu'il fallait dire. Mais, courageusement, le Peuple vous aurait soutenu aujourd'hui, si à son temps, vous aviez courageusement dit non à la révision de l'article 37, et comme le président Blaise Bationo, (excusez-moi Compaoré), persiste et signe, je démissionne. Qu'avez-vous choisi ? Le confort douillet. Tout le monde sait que vous êtes immensément riche et à l'abri de tout. Donc vous étiez intouchable. Vous auriez expliqué le bon choix à la communauté internationale. Mais dans un silence complice, vous vous êtes terré. Dans ce pays, on peut citer le cas d'un capitaine, secrétaire d'Etat à la culture qui a dit ce qu'il fallait dire «malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple» et quelques jours plus tard, il démissionna. Oui, son nom vous fait mal à la tête, il s'agit du capitaine Thomas Sankara. Allons plus loin, mon Général, Jean-Pierre Chevènement, homme politique français et ministre plusieurs fois et il démissionna aussi au moins deux fois. Ministre de la défense, lorsque la France décida d'attaquer l'Irak aux côtés des Américains, il refusa de devenir ministre de la guerre et il démissionna. Il a dit ce qu'il fallait dire «un ministre ça démissionne, ou ça ferme sa gueule». Après avoir dit qu'il n'était pas opportun de réviser, on ne vous pas écouter. Vous avez fermé votre (...) et vous êtes resté, car pour vous les autres, Blaise Bationo était irremplaçable, le Burkina n'avait pas encore mis au monde son remplaçant (sic).

Et aujourd'hui, quelle comédie, Ici Djibrill, là-bas Yac, plus loin Natama, son frère Vincent... donc Blaise était remplaçable. Et pourquoi vous n'avez pas dit ce qu'il fallait dire. Manque de courage politique, opportunisme,... ?

Ubu qui vous a fait roi, ne l'oubliez pas. Le parti NAFA qui vous soutient, vient de rencontrer le CDP-reconstruit. Cette alliance avec un parti qui est toujours arrogant dans ces propos et son rapport avec l'argent est tout ce que le peuple rejette. Acceptez l'histoire récente de notre pays et votre part de responsabilité, mon Général. Le journaliste Jean-Baptiste Placa de RFI a bien campé le décor, lorsqu'il a dit ce qu'il fallait dire : au nom d'une transition inclusive, le CDP, ses alliés et nouveaux alliés revendiquent une impunité totale et une prime pour leur manque de courage politique, une prime à la lâcheté. Le peuple vous pardonne, vous autorise à faire vos activités politiques, mais il a voulu une alternance, en chassant Blaise Compaoré, le 31 octobre. Vous voulez duper le peuple. BONNET BLANC et BLANC BONNET, c'est pareil. Mon Général, vous ambitionnez de remplacer le capitaine Blaise Bationo. C'est possible, mais pas en octobre 2015. D'abord, retournez à la vie civile et dans cinq ans, peut-être, vous serez le Muhammadu Buhari burkinabè, qui sait, Djibrill Bassolé, CQFD.

Willems BAZONGO

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