Les membres du Bureau politique national (BPN) du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont pris d’assaut le siège du parti hier, 26 février 2017, à l’occasion de leur session ordinaire. Selon le président par intérim du CDP, Achille Marie Joseph Tapsoba, il s’agit d’un regroupement périodique des responsables des structures dirigeantes du parti, d’anciens maires et ex-députés auxquels sont joints les députés dont les mandats sont en cours. Les responsables devraient mettre à profit la rencontre pour échanger avec les militants sur la vie du parti et faire le bilan des actions entreprises. «Cette session se veut un cadre pour faire le point des actions du parti à travers une analyse de la situation politique nationale en vue d’en déterminer d’autres devant permettre de renforcer notre contribution à l’animation de la vie politique nationale», a déclaré M. Tapsoba. Cela permet, a-t-il ajouté, ainsi au parti, de réorganiser les structures à la base afin de les rendre plus opérationnelles sur le terrain face aux défis électoraux à venir. Des stratégies qui ont pour objectif principal de préparer le congrès ordinaire de l’an prochain qui marquera le départ du CDP à la reconquête du pouvoir d’Etat en 2020. Dans son discours marquant l’ouverture des travaux, le président par intérim a tenu d’abord à rendre hommage à l’ancien président, Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire. «Bien que n’étant pas physiquement parmi nous, il demeure dans nos esprits», a-t-il dit, saluant «un homme d’Etat» qui a permis au Burkina Faso de connaître un niveau de développement socioéconomique fort appréciable. Ensuite, il s’est appesanti sur la situation politique nationale où il a déploré «l’amateurisme des gouvernants actuels qui conduit le Burkina Faso à la croisée des chemins». «Le tâtonnement et les hésitations justifient le marasme économique dont souffre notre pays. Tout va pour le pire dans le pays des Hommes intègres», a martelé Achille Marie Joseph Tapsoba. Pour lui, les tournures de l’histoire ont permis à leurs adversaires de confisquer l’appareil d’Etat. Malheureusement ces derniers qui prétendaient faire mieux qu’eux n’arrivent même pas à faire autant.
La situation sécuritaire et la justice ont été les autres points des préoccupations pour le président par intérim du CDP. Sur le premier point, Achille Marie Joseph Tapsoba n’a pas cacher son inquiétude pour les populations, notamment celles de la région du Sahel qui vivent sous la hantise, vu les multiples attaques perpétrées par les terroristes dans cette partie du pays. «On évoque des stratégies en cours d’élaboration ; espérons qu’elles ne viendront pas après qu’on aura décimé tous les Burkinabè», a-t-il ironisé. S’agissant de la justice, celui-ci a dénoncé un appareil judicaire «aux ordres des tenants du pouvoir actuel», agissant de façon inéquitable. Concernant le procès à venir du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, le CDP demande en retour l’application de la loi interdisant les manifestations sur la voie publique.
Beyon Romain NEBIE