Imprimer cette page

CDP, ADF/RDA, NAFA et alliés, attendez-vous au plus difficile

| 14.04.2015
Réagir
CDP, ADF/RDA, NAFA et alliés, attendez-vous au plus difficile
© DR / Autre Presse
CDP, ADF/RDA, NAFA et alliés, attendez-vous au plus difficile
C'est sans doute l'une de ces grosses erreurs politiques que le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et ses alliés viennent de commettre. Ils l'apprendront à leurs dépens. En croyant à l'inclusion et la volonté de la transition d'organiser des élections présidentielle et législatives ouvertes, transparentes et démocratiques, ils ont mal apprécié la situation politique nationale, post-insurrection. Exactement comme ils l'ont fait avant le soulèvement populaire.


L'insurrection populaire est une révolution qui a consisté à chasser du pouvoir un homme et tout le système de gouvernance qui a été mis en place depuis 27 ans. Il est donc naïf de croire que les termes de la Charte de la transition qui préconisent l'inclusion (le retour possible de la classe politique qu'on a chassée du pouvoir aux affaires) seront respectés. On ne chasse pas quelqu'un du pouvoir par la force pour lui permettre de revenir le lendemain aussi facilement. La dynamique actuelle faite de «persécution» des anciens dignitaires du régime Compaoré est donc logique, politiquement.

Cela est d'autant plus logique, et à la limite compréhensible, dans la mesure où le CDP et ses alliés, qui avaient fait l'objet de suspension tout juste après l'insurrection, affichent une bonne forme, même après la levée de la suspension. Ce qui sous-entend que ces partis sont susceptibles de reconquérir le pouvoir. D'ailleurs, du côté du CDP on ne le cache pas. Tout en sachant que l'insurrection n'est pas venue pour leur ouvrir les portes de Kossyam. La transition non plus. Car, en effet, au sein des organes dirigeants de la transition se trouvent des personnes, et non des moindres, politiques ou de la société civile, qui ont travaillé à l'avènement de l'insurrection. Tous ces gens-là, s'ils ne se préparent pas un avenir politique serein, ne voudront pas tout de même quitter aussi rapidement la gestion des affaires. Et même s'ils devraient les quitter, il faut leur assurer la tranquillité. Et ce n'est pas les déchus du CDP et de ses alliés qui leur assureront cette tranquillité.

C'est donc normal que dans un tel contexte, chacun se ménage une porte de sortie. Tout de suite ou plus tard. Et apparemment, si porte de sortie honorable il devrait y avoir, elle ne peut qu'être assurée par des partis comme le Mouvement du peuple pour le progrès, le frère ennemi juré du CDP, l'Union pour le progrès et le changement (UPC) ou encore les partis sankaristes. En clair, il n'y a que l'ancienne opposition politique qui peut assurer aux autorités de la transition un repos tranquille. N'est-ce pas cette opposition politique qui a cueilli le pouvoir le 31 octobre pour certaines d'entre elles qui ne savaient même pas qu'un jour elles allaient se retrouver en train de gérer les affaires de la nation ? C'est un retour normal de l'ascenseur et tous les moyens seront utilisés pour qu'il en soit ainsi. Sy Shériff, le président du CNT a prévenu qui veut bien l'entendre le 7 avril à la clôture de la plénière qui a consacré le vote du Code électoral en ces termes : « La dialectique de l'histoire nous enseigne que la souveraineté réside dans le peuple. Toute souveraineté réside dans le peuple. Si fait que ce n'est pas la fébrilité de nostalgiques néoconservateurs, ni encore moins l'excitation ou les manigances de velléitaires troublions, ni encore moins les hurlements de sycophantes grabataires qui amèneront le peuple à changer sa marche. Notre peuple s'est exprimé les 30 et 31 octobre. Notre peuple continue à s'exprimer pour conduire notre pays vers la renaissance démocratique qui commencera à partir du 11 octobre ».

Dabaoué Audrianne KANI

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité