Ablassé Ouédraogo: En conformité avec ses statuts et son règlement intérieur, le Parti Le Faso Autrement tiendra son premier congrès ordinaire les 6 et 7 juin 2015 au Palais de la Culture Jean Pierre Guingané. Le point de la situation des préparatifs nous indique que les organisateurs sont fin prêts pour accueillir le millier de participants qui viendront de toutes les 45 provinces de notre pays.
En mai 2014, la direction de Le Faso Autrement s'était donné une feuille de route incluant l'implantation du Parti sur toute l'étendue du territoire nationale avant les échéances électorales de 2015. Je suis heureux de vous confirmer que ce travail a été accompli et nous accueillerons effectivement les délégations des 45 provinces et de presque toutes les communes du Burkina Faso. Pour nous personnellement, la satisfaction des résultats réalisés est totale et l'enracinement du parti dans le paysage politique burkinabè ne fait plus l'ombre d'un doute. Donc, nous aurons un congrès digne de ce nom dans les meilleures conditions possibles. Nous sommes donc prêts pour une bonne tenue du premier congrès ordinaire de Le Faso Autrement.
Le congrès procédera, entre autres, à la relecture des textes fondamentaux du Parti, au renouvellement des instances dirigeantes du Parti, à l'examen du projet de société et à l'investiture du candidat du parti à l'élection présidentielle du 11 octobre 2015.
Avez-vous une stratégie d'alliance avec certains partis pour la présidentielle?
Il est clair qu'aucun parti pris tout seul ne peut gagner l'élection présidentielle du 11 octobre 2015. Nous réfléchissons comme tous les autres partis qui ambitionnent de conquérir le Palais de Kosyam à des alliances que nous devrons négocier obligatoirement. Mais pour compter dans la négociation, il faut avoir un poids important et c'est ce à quoi notre Parti travaille actuellement et nous serons prêts pour cet exercice et nous compteronscertainement.
Des militants de votre parti viennent de démissionner. Cela ne vous fragilise-t-il pas à quelques heures du congrès?
Nous sommes un parti ouvert où les adhésions et les démissions sont acceptées. L'ex- conseiller Moussa Jean Baptiste Ilboudo de l'arrondissement 11 et l'ex-conseillère Mme Rasmata Nikièma /Compaoré viennent d'annoncer leur démission le 1er juin 2015. Ces deux ex-conseiIlers nous avaient remis leurs lettres de démission depuis le 4 avril 2015 et c'est seulement aujourd'hui qu'ils l'annoncent tambours battants. Au parti Le Faso Autrement, nous avons déjà vécu des farces du même genre avec la supposée démission de 377 membres de l'arrondissement 9 qui auraient rejoint le CDP le 17 mai 2014 sous la conduite de Yacouba Barry Jacob aujourd'hui Secrétaire général de l'UBN. Il y a eu aussi tout récemment la démission avec fanfare de notre ex-conseiller Oumar Sawadogo de l'arrondissement 4 qui a rejoint le MPP avant d'émigrer quelques semaines après à l'UPC. Le cas de Moussa Jean Bapiste Ilboudo est similaire. Ce sont des plaisantins en fait. Depuis la fin de l'année 2014, le Sieur Ilboudo me poursuit avec une forte pression assortie de menaces et de chantages de faire de lui la tête de liste du parti au Kadiogo ou sur la liste nationale pour les élections législatives d'octobre 2015. Vous comprenez qu'il m'était difficile d'accéder à sa demande parce que nous n'y sommes pas encore. L'ex-conseiller Moussa Ilboudo a des ambitions démesurées et certainement au-delà de sa valeur intrinsèque et de ses capacités. En tous les cas, je lui souhaite bon vent.
Quelle est votre point de vue sur la 5e République dont le débat vient d'être lancé par le CNT et dont le président Kafando a parlé à Paris?
Le Président Kafando a bien raison. La 4e République a 24 ans d'existence et je pense que le temps est venu d'avoir une autre Constitution pour notre pays compte tenu du nouveau contexte que nous vivons. Je suis d'accord avec le Président Kafando sur le fait que ce processus devant conduire à la cinquième République ne puisse pas être mené à bien pendant la Transition dont l'objectif ultime est d'organiser les élections présidentielle et législatives. Comme nous disons, à chaque chose son temps.
Le Président de la Transition Michel Kafando a dit ce mercredi matin sur RFI que M. Roch Marc Christian Kaboré ne devrait pas être traité au même titre par l'article 135 du code électoral adopté le 7 avril 2015 promulgué par lui-même le 9 avril 2015. Votre réaction?
C'est à la sagesse du Conseil constitutionnel qu'il faut s'en remettre pour décider du sort des membres du CDP non seulement, mais aussi de tous les candidats y compris Roch Marc Christian Kaboré. Le Burkina Faso doit devenir un pays de justice équitable où les considérations d'exception n'auront plus droit de cité.C'est cela aussi le changement.
Interview réalisée via Internet par
Dayang-ne Wendé P.SILGA