Les dissidents du Parti pour la démocratie et le socialisme/ Parti des bâtisseurs (PDS/Metba) viennent de créer un nouvel organe de lutte. Réunis en congrès constitutif, le dimanche 31 mai 2015, à Ouagadougou, ils ont adopté les textes fondamentaux de leur nouvelle formation politique dénommée Burkina Yirwa. Des militants venus de 33 provinces de Burkina Faso ont mis en place le secrétariat exécutif national du parti fort de 38 membres et deux commissaires aux comptes, avec Etienne Traoré comme
président. Prenant la parole, il a indiqué que le nom du parti est issu de deux des langues nationales, à savoir le mooré et le dioula et signifie « construire un Burkina Faso prospère ». «Le Burkina Yirwa se positionne dans le camp idéologique et politique du socialisme démocratique comme mode de gestion de la société inspirée des valeurs fondamentales suivantes que sont la justice, la solidarité, la démocratie, le progrès social, l'équité dans la redistribution des richesses nationales. C'est donc un parti de la gauche démocratique », a expliqué Etienne Traoré.
Renforcer l'unité
Il privilégie aussi, selon lui, le développement endogène qui se fait en partant
prioritairement des besoins et intérêts réels des populations.Burkina Yirwa a pour devise Patriotisme-Justice-Unité. Pour le président du parti, cette devise se justifie par le fait que le patriotisme constitue l'un des remèdes efficaces aux différents maux qui minent la gestion de la chose publique dans nos divers Etats : vols, détournements, gestion patrimoniale, braderie des richesses nationales, corruption généralisée. «La justice égale pour tous est une exigence naturelle et fondamentale pour tout parti progressiste comme le nôtre. Elle constitue pour nous l'objectif stratégique de toute politique véritable », a-t-il argué.
Et d'ajouter que l'unité est une réalité chez nous et doit être renforcée au plan national avec le noble objectif de la réaliser au niveau de notre continent par des fédérations d'Etat. Etienne Traoré a remercié les militants qui ont sacrifié leur jour de repos pour participer à la rencontre. « Merci pour ce sacrifice qui traduit votre grand intérêt pour notre parti le Burkina Yirwa. Merci d'être venus aussi nombreux des trente-trois provinces pour fonder ce parti dont vous venez d'adopter les textes fondamentaux», a-t-il lancé à leur endroit. Il les a invités, par ailleurs, à travailler « avec acharnement et vitesse » pour le rayonnement du parti. « Nous avons à relever le défi des élections prochaines et cela ne se fera au mieux que si notre parti grandit et se renforce rapidement. Nous devons mener un travail de mobilisation», a-t-il prévenu. A l'entendre, Burkina Yirwa va s'inscrire dans une « logique salutaire » des alliances qui seront de deux ordres: « Celle d'abord large pour renforcer la démocratie et celle idéologique et politique dans un front progressiste de gauche pour conquérir et exercer ensemble le pouvoir d'Etat. » Le président du Burkina Yirwa a précisé que l'idée de créer un parti n'était pas à l'ordre du jour, mais ils y ont été contraints. «Nous avons été obligés à notre corps défendant de quitter des gens qui nous ont traités d'étrangers. Un esprit sectaire s'est développé et a triomphé dans le PDS/Metba et c'est ce qui nous a contraints à prendre nos dispositions. Tout parti qui ne peut pas s'ouvrir est condamné à régresser et à devenir un groupuscule. Nous n'avons pas voulu aller dans ce sens », a-t-il conclu. Le Burkina Yirwa a réaffirmé son soutien à la Transition et approuve la quête de justice qu'elle a initiée.
Karim BADOLO