Imprimer cette page

Burkina : « La volonté de Compaoré de se maintenir au pouvoir est de plus en plus évidente » (Opposition)

| 27.09.2013
Réagir
Burkina : « La volonté de Compaoré de se maintenir au pouvoir est de plus en plus évidente » (Opposition)
© DR / Autre Presse
Burkina : « La volonté de Compaoré de se maintenir au pouvoir est de plus en plus évidente » (Opposition)
Ouagadougou, 26 sept. 2013 (AIB) - Le chef de file de l'Opposition politique burkinabè Zéphirin Diabré, a accusé le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, de vouloir s'y maintenir au-delà de 2015, alors que celui-ci entretient le flou sur ses intentions.

« La volonté de se maintenir au pouvoir après 2015 du président Compaoré est de plus en plus évidente », a écrit M. Diabré dans un communiqué, en réaction à une sortie médiatique du chef de l'Etat au cours de laquelle il refusait de se prononcer clairement sur sa candidature ou non après son dernier mandat.

Le président Compaoré, en séjour aux Etats-Unis, a déclaré le 22 septembre à la Voix de l'Amérique, se préoccuper aujourd'hui plus de son programme quinquennal (2010-2015) que « des débats sur 2015 ».

« Je pense que c'est mon choix qui va être déterminant (...). C'est à moi de choisir. Mais comme je le dis, 2015, c'est encore loin », avait-il réagi sur son éventuelle candidature en 2015, alors que l'article 37 de la Constitution le lui interdit.

Le chef de file de l'Opposition a dit regretté que « le président Blaise Compaoré (ait) une très mauvaise lecture de la problématique de 2015 ».

« Contrairement à ce qu'il (Compaoré) pense ou croit, son choix d'être ou de ne pas être candidat en 2015 ne dépend pas de lui car dans le contexte actuel, le peuple ne demande pas au président de choisir s'il veut être candidat ou non aux élections de 2015 », a soutenu M. Diabré.

Selon lui, « le peuple exige plutôt qu'il (Compaoré) respecte la souveraineté du peuple exprimée dans la Constitution ».

Le chef de file de l'opposition a condamné l'attitude du président Compaoré, qui a-t-il ajouté, a pour « habitude de traiter des préoccupations majeures du peuple à l'extérieur du Burkina Faso ».

M. Diabré a notamment déploré que des questions qui « divisent le peuple et risquent de mettre en cause l'unité nationale et la paix au Burkina Faso », comme celle du Sénat, soient évoquées à Washington.

L'opposition soupçonnant le président Compaoré de vouloir sauter le verrou limitatif du nombre de mandats présidentiels grâce au Sénat, a rassemblé en juin et en juillet des milliers de personnes contre la mise en place de l'institution inscrite dans la Constitution en juin 2012 et votée par l'Assemblée nationale en mai 2013.

« Nous travaillons sur la base de notre Constitution qui a adopté le Sénat dont l'opposition n'a pas une majorité pour modifier », a déclaré le président du Faso à la Voix de l'Amérique.

Pour M. Compaoré, « sur le principe, il ya une grande majorité qui se dégage pour une deuxième chambre (Sénat) qui va aider à améliorer les lois de la République ».

Face aux « controverses » constatées dans la mise en place du Sénat, le Conseil consultatif pour les réformes politiques consensuelles, à la demande du président du Faso, a apporté en début septembre des réajustements.

Les communautés religieuses et la chefferie coutumière signataires en 2011 des réformes politiques consensuelles dont le Sénat, ont été reçu par le président du Faso, les 13 et 14 septembre 2013.

L'Eglise Catholique a rejeté publiquement l'institution en mi-juillet et en mi-septembre à travers des déclarations parues dans la presse.

La Communauté musulmane a marqué son accord malgré les dissensions internes tandis que la Fédération des Eglises et missions évangéliques est restée vague sur sa position.

La chefferie coutumière a conditionné son approbation à la participation de l'opposition politique au Sénat.

Le Burkina Faso pays stable situé en Afrique de l'Ouest, a été ébranlé durant le premier semestre de 2011 par des remous sociaux et par des mutineries dans presque toutes les garnissons du pays.


NDT-TAA/RS/AB

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité