Des responsables de certains partis politiques de l'opposition qui ont participé en Juin et Juillet 2013, à des marches et meetings contre la mise en place du Sénat, semblent amorcer une volte-face.
En effet, ces opposants estiment qu'il faut avoir une vision pragmatique du Sénat, qui peut servir d'une véritable tribune démocratique pour initier et voter des lois qui répondent aux aspirations profondes des Burkinabè. Il reste à savoir si l'élargissement des candidatures de sénateurs à tout citoyen, sous la bannière d'un parti politique au lieu de la casquette restrictive initiale de conseiller municipal, serait une opportunité pour ces opposants de briguer le siège de sénateur. Ou bien, espèrent –ils que le Chef de l'Etat, dans un esprit d'égalité entre les citoyens burkinabè, toutes tendances politiques confondues, dégagera un peu de places pour des opposants, dans son quota de la vingtaine de sénateurs à nommer selon son pouvoir régalien. Cette attitude de retournement de veste d'opposants ayant critiqué et combattu le Sénat, n'est sans doute pas à diaboliser, car ce sont leurs observations qui ont permis de rectifier le tir du Sénat pour aboutir à un format actuel acceptable, qui peut contribuer à renforcer la démocratie par des lois populaires, en raison de la représentativité d'une couche variée de la société burkinabè dans cette seconde chambre parlementaire à la différence de l'Assemblée nationale, le répertoire des joutes oratoires politiciennes parfois inutiles Ce sont les opposants qui savent souffler sur le pouvoir et le mordre quand il le faut, qui peuvent acquérir à l'avenir des subtilités pour diriger le pays et non pas ceux qui font de l'opposition systématique à tout, pour un populisme obscurantiste et démagogique, qui se retournera rapidement contre eux s'ils parvenaient au pouvoir.
Agence de presse Labor