Burkina : deux jeunes candidats à la conquête de l'électorat "jeune" à la présidentielle (Portrait)

| 18.11.2015
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Burkina : deux jeunes candidats à la conquête de l'électorat "jeune" à la présidentielle (Portrait)
© DR / Autre Presse
Burkina : deux jeunes candidats à la conquête de l'électorat "jeune" à la présidentielle (Portrait)
Adama Kanazoé, 36 ans, candidat de l'Alliance des jeunes pour l'indépendance et la république (AJIR) et Tahirou Barry, 40 ans, candidat du Parti pour la Renaissance nationale (PAREN), sont les plus jeunes prétendants à la magistrature suprême du Burkina Faso, le 29 novembre prochain.


Titulaire d'une maîtrise en Communication, Adama Kanazoé est le fondateur de l'AJIR en janvier 2014, une formation politique sous laquelle il intègre l'opposition politique d'alors, en pointe contre le régime de Blaise Compaoré.

M. Kanazoé compte mettre à profit le capital humain que constitue la jeunesse au Burkina Faso, car, clame-t-il «70% des Burkinabè sont hors du circuit de production (et) ne contribuent pas au développement".

Quant à Tahirou Barry, juriste, considéré comme le "protégé" du Pr Laurent Bado, il dit avoir comme principal chantier la modernisation de l'agriculture et de l'élevage.

Selon le candidat qui s'oppose à l'homosexualité, chaque Burkinabè devrait être copropriétaire des entreprises considérées comme les nouveaux champs et troupeaux familiaux à travers un actionnariat populaire.

Tahirou Barry a été annoncé comme le prochain Président du Burkina Faso, par un "homme religieux", lors d'un point de presse à Ouagadougou.

Les observateurs estiment que ces deux candidats ont un atout commun à savoir celui d'être proche des jeunes, qui ont fait front au régime de Compaoré accusé de "corruption", de "gabegie", de "népotisme".

Malgré cet atout, les mêmes observateurs estiment que ces deux candidats ont peu de chance pour atteindre un deuxième tour, s'il en existe, parce qu'ils manquent de moyens financiers devant leur permettre de se hisser à cette élection présidentielle.

Les 30 et 31 octobre 2014, un soulèvement populaire a contraint Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987, lors d'un coup d'Etat dans lequel fut tué Thomas Sankara, à démissionner et à s'exiler.

Les manifestants majoritairement composés de jeunes ont saccagé et brûlé l'Assemblée nationale, où les députés devaient voter une loi qui permettrait à M. Compaoré de briguer un nouveau mandat en 2015.

Des spécialistes notent que l'une des "erreurs sociologiques" du président Compaoré a été de ne pas avoir pris en compte l'évolution de la jeunesse de son pays.

Les élections qui étaient initialement prévues pour le 11 octobre, mais ont dû être reportées, suite à la tentative de coup d'Etat perpétrée par l'ancien bras droit de Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré.

Ces consultations sont jugées cruciales pour l'avenir du Burkina Faso dont l'histoire est marquée par plusieurs coups d'Etat et le long règne de l'ancien président (1987-2014), alors que le pays est classé parmi les plus pauvres du monde.

Plus de cinq millions de Burkinabè sont appelés aux urnes le 29 novembre pour élire le président et les députés.

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