Conduite par Léonce Koné, président du directoire, la délégation nationale du CDP s'est entretenue avec les militants du Houet et ce, dans le but de diagnostiquer les difficultés que ceux-ci rencontrent ainsi que de les maintenir mobilisés.Tenue au centre Muraz de Bobo-Dioulasso, la rencontre a connu une forte mobilisation. Toute chose qui galvanise les responsables de l'ancien parti au pouvoir qui, malgré la chute du régime Blaise Compaoré, demeurent convaincus de la force du CDP dans les confins du Burkina.
Fier de la mobilisation, le président du directoire, Léonce Koné, a donc rassuré: «Le CDP n'est pas mort. Il est plus vivant que jamais». 2015, année électorale au Burkina Faso, avec notamment la présidentielle couplée avec les législatives le 11 octobre prochain, suivies des municipales, chaque parti prétendants sonne la mobilisation de ses militants dans divers endroits du pays. Et le CDP n'entend pas être à la marge. «Nous serons présents à toutes les échéances électorales qui vont venir», assure Léonce Koné qui, par ailleurs, s'indigne du fait que des voix s'élèvent pour revendiquer l'inéligibilité des candidats de l'ex-parti majoritaire. On a parlé de Transition inclusive, a-t-il rappelé.
Mais a-t-il martelé, «nous n'accepterons pas une loi liberticide» (l'inéligibilité des candidats CDP). Séance tenante, Léonce Koné a annoncé un congrès extraordinaire d'ici à fin avril prochain. Ce congrès, selon lui, devrait aboutir à l'élection du candidat CDP à la présidentielle. Dans un ton agressif, il lance ceci: «Le CDP désignera un candidat qui fera trembler toute la classe politique». Dans la conquête du pouvoir, Bobo-Dioulasso représente une ville stratégique pour le CDP selon Léonce Koné. Il faut donc absolument que le CDP mobilise, parce que la douleur de sa chute depuis les 30 et 31 octobre passés est toujours brûlante, surtout pour le concepteur du «recto-verso», Salia Sanou, par ailleurs secrétaire général provincial du parti. Rageur, celui-ci ne désarme pas pour autant. En langue locale dioula, Salia a clamé: «Cet outrage, il faut absolument que nous l'effacions».
A l'image de la foule, Salia Sanou a redonné confiance aux membres du directoire de son parti par apport à la mobilisation sur le terrain malgré la saignée issue des rangs du parti: «Le travail est fait; nos tournées à l'intérieur de la province nous ont prouvé que le CDP reste toujours bien implanté dans la région». Aussi, a soutenu Salia, «ceux qui nous ont rejoints dépassent de loin ceux qui sont partis». Pour étayer la thèse de Salia, il était prévu dans l'ordre des allocutions, le témoignage des nouveaux adhérents au parti. Témoignage donné par un démissionnaire du MPP, Armand Sawadogo. Ce dernier a d'ailleurs pris «l'engagement ferme» de continuer le reste de sa vie politique avec le CDP.
Cheick Omar Traoré
