D'abord c'est le Mouvement du peuple pour le progrès, le dernier-né des partis politiques qui, après avoir reçu son acte de naissance de l'administration publique, est venu à Bobo. Pour un meeting que ses leaders et militants ont qualifié d'historique et de réussi, pour un parti qui vient de naitre. A l'occasion, les premiers responsables du parti ont justifié cette descente sur Bobo par le fait que ville cosmopolite, elle est aussi une ville véritablement politique et politisée. Autrement dit, qui a Bobo-Dioulasso avec lui, peut espérer remporter une élection; quelle qu'elle soit. Poussant plus les raisons de cette descente, la toute première du parti sur Bobo, l'un de ses responsables a dit qu'en 1991, c'est à Bobo-Dioulasso que Blaise Compaoré avait tenu son premier meeting de campagne. Ce qui lui avait permis de remporter l'élection présidentielle.
Après le MPP, ce fut le tour du Front républicain, un regroupement de partis politiques qui ont inscrit leur action dans les valeurs républicaines, le bien-être des Burkinabé, la paix et la démocratie, de venir à Bobo. Au cours d'un meeting qualifié également de jamais vu au stade Wobi. Tant les militants et militantes ont fait le déplacement. C'était l'occasion pour la quarantaine de partis politiques qui composent ce Front républicain de démontrer par la mobilisation qu'ils maîtrisent bien Bobo. Pour sa première sortie, le Front républicain veut ainsi profiter de cette chance qu'offre Bobo-Dioulasso à tous les partis politiques qui y viennent. Si c'est seulement cela, c'est déjà gagné car les Bobolais n'ont pas marchandé leur participation à ce meeting où le Wobi a été rempli recto-verso.
D'autres partis y viendront sans doute très bientôt. Toujours à la recherche de la bénédiction de Bobo-Dioulasso. Seulement, après tout cela, que devient cette ville? Les leaders du MPP sont venus, ils ont fait leur «djandjoba» et sont repartis clandestinement, sans faire de bruit. A quoi les habitants de cette ville doivent-ils s'attendre en matière de retombées de leur «balade politique»? Sans doute que très bientôt (campagne présidentielle oblige), ils seront encore là. Pour répéter les mêmes choses et repartir.
Pour ce qui est Front républicain, c'est pratiquement la même chose. A la seule différence qu'au sein de ce regroupement, se trouvent des filles et fils de Bobo-Dioulasso, qui ne sont pas des moindres et qui sont jours et nuits avec nous. Autrement dit, ils connaissent mieux les réalités de cette ville puisqu'ils les vivent au quotidien. Mais que peut-on donc attendre de tout ce beau monde?
A cet effet, s'il est intéressant d'entendre que plus rien ne sera comme avant, que le CDP a abandonné Bobo-Dioulasso depuis des années, que ce sont les mêmes du MPP qui ont abandonné Bobo-Dioulasso puisqu'ils étaient aux affaires, on a envie de dire: «ça suffit!». Bobo-Dioulasso n'a plus besoin de déclarations. Bobo-Dioulasso veut des routes dignes de son rang; Bobo-Dioulasso veut réellement bénéficier de la décentralisation et de la déconcentration; Bobo-Dioulasso veut de l'eau et de l'électricité pour ses habitants; Bobo-Dioulasso veut qu'on lui permette de développer son industrie pour y employer ses filles et fils; Bobo-Dioulasso veut que son aéroport dont la piste est meilleure à celle de Ouagadougou en ce moment, lui serve à quelque chose; Bobo-Dioulasso veut des centres de formation pour ses jeunes; et des infrastructures pour ses étudiants...Pour le reste, on verra après; en temps opportun.
Dabaoué Audrianne KANI