Bilan de l’an 1 de Roch : L’opposition s’acharne sur la copie

| 08.02.2017
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Bilan de l’an 1 de Roch : L’opposition s’acharne sur la copie
© DR / Autre Presse
Bilan de l’an 1 de Roch : L’opposition s’acharne sur la copie
L’examinateur qu’est le Chef de file de l’opposition ne trouve rien de bon à la copie rendue par le régime en place après un an d’exercice du pouvoir. Si l’on se fie au contenu du mémorandum rédigé et lu à cet effet par le CFOP lors d’un point de presse fait le 7 février 2017 à son nouveau siège de la zone du Bois, la note attribuée s’apparenterait à zéro sur dix. Zéphirin et Cieévoquent même « une année perdue pour le Burkina Faso ».

C’était tout d’abord l’occasion d’inaugurer le nouveau siège du chef de file de l’opposition burkinabè (CFOP) après une année passée à squatter le cabinet privé du chef de file, Zéphirin Diabré, du côté de la Patte d’Oie. Aujourd’hui, l’institution a changé d’adresse en emménageant au quartier résidentiel de la zone du Bois.

Le principal locataire n’est d’ailleurs pas peu fier de ce nouvel habitat doté d’une cour spacieuse hérissée de barbelés et qui permet l’organisation de meetings « en toute tranquillité et sécurité ».

Pour inaugurer l’endroit, quoi de plus normal que l’examen du bilan d’une année d’exercice du pouvoir par le grand rival d’en face qu’est le gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré ? Du reste, l’Opposition piaffait d’impatience de voir la première année s’écouler, d’autant que, lors du point de presse qui sanctionnait les trois premiers mois de Roch, d’aucuns, notamment la presse qui y avait été conviée, avaient jugé qu’il était trop tôt pour installer la guillotine.

Alors, après une année d’exercice, il ne fallait pas se gêner pour faire tomber beaucoup de têtes. La sentence est sans appel : la copie rendue par Roch Marc Christian Kaboré est des plus insipides, selon le correcteur du moment dont les observations la ravalent au rang de torchon. Jugez-en vous-même : absence totale de leadership du Président du Faso, gouvernance politique chaotique, domaines régaliens en jachère, gouvernance économique morose, ratés de la gouvernance locale, échecs sectoriels patents.

Ces annotations sont développées dans un long mémorandum de plus de 60 pages dont la lecture a pris près d’une heure. Du reste, est sans équivoque son titre, « Mémorandum sur un an du régime du Président Roch Marc Christian Kaboré – Une année perdue au Burkina Faso ».

A ceux qui s’émeuvent du sort du pouvoir en place en demandant une certaine clémence l’examinateur en chef qu’est Zéphirin Diabré, ce dernier réplique : «Notre rôle n’est pas de trouver des circonstances atténuantes à cette gestion du pouvoir. Ce qui est sûr, c’est que si nous étions à leur place, nous aurions mieux fait ».

Pendant ce point de presse, il n’y en avait pas que pour le bilan de ceux qui nous gouvernent. Des sujets d’actualité ont été évoqués, notamment les propos de Me Bénéwendé S. Sankara, qui avait prédit une prochaine insurrection. Zéphirin Diabré d’ironiser sur la sortie de ce compagnon de lutte d’hier : «J’ai appris cela mais je disais que ça ne pouvait pas être vrai. Comment peut-on être dans un régime et dire qu’il va bientôt tomber ? Mais pour une fois, il a été assez lucide : ce qu’il a dit est tout à fait possible... Ce que je remarque aussi est que chaque fois, il se sent obligé d’expliquer pourquoi il a quitté l’opposition. S’il en a la nostalgie, qu’il fasse une demande pour la réintégrer et nous allons l’examiner.»

Le chef de file de l’Opposition a sorti le lance-flammes pour lever un coin du voile sur le départ du président de l’ADR (Alliance des démocrates révolutionnaires) de l’opposition. « Il est parti suite à des divergences dans le partage des postes à la CENI. Quand il est parti (Bruno Nabaloum), est-ce que quelqu’un l’a suivi ? Soyons objectifs : peut-on donner une place à un parti qui n’a aucun député et en priver le CDP, qui en 18 ?

Il a été député pendant la Transition, non ? Pourquoi il n’est pas allé sur le terrain battre campagne ? Comme quoi, c’est plus facile d’être député dans une transition que dans un système électoral normal. En se comportant de la sorte, il a fait comme s’il était venu à l’opposition pour des postes ».

Issa K. Barry

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