Le choix, à priori est facile, du fait que même les plus accros à la révision de l'article 37 et à la mise en place du Sénat, il y a juste quelques mois, ont décidé de retourner leur veste. Tout comme eux, Gilbert Noël Ouédraogo pourrait se détourner et se tracer désormais une ligne de conduite vers Kossyam. Mais apparemment, tout comme l'autre avocat Hermann Yaméogo, Gilbert Ouédraogo a comme signé un pacte de « non-agression » avec Blaise Compaoré. Qui l'empêche depuis longtemps à se présenter à une élection présidentielle contre lui. Si bien qu'il apparait de plus en plus difficile pour lui de s'afficher autrement. En outre, l'ADF/RDA a toujours fait du dialogue et souvent du compromis, l'une de ses préoccupations. Préférant cultiver les vertus de la cohésion et de la paix sociale que d'aller à un affrontement politique dur dont les conséquences ne sont pas toujours prévisibles. S'il maintient ses positions, il sera plus proche du Front républicain, qui épouse également les mêmes positions : le dialogue, la concertation et le compromis sur toutes les questions qui divisent. Parce que, tout compte fait, les Burkinabé ne sont plus pas prêts à l'affrontement ; ils ne sont pas non plus prêts à remettre en cause les acquis démocratiques et de développement qu'ils ont pu engranger durant des années.
Mais, tout comme lui, Gilbert Ouédraogo, les jeunes lieutenants qui le soutiennent ont bien envie, eux aussi, de se faire un avenir politique. Poussé dans le dos donc par cette vague et cette envie de voler enfin de leurs propres ailes et contré par le « pacte supposé ou vrai » avec Blaise Compaoré, le député maire de Ouahigouya et président du parti doit trancher ; trouver le juste milieu. Et s'en sortir sans trop perdre de plumes. D'où la nécessité et l'occasion pour lui, de prendre en ce moment des « positions décisives » et courageuses. Quitte à ne pas être compris. Car, la paix et la cohésion sociale doivent l'emporter sur les intérêts personnels et les simples questions d'individus.
Dabaoué Audrianne KANI