«A peine créée le 31 janvier 2015, la Nouvelle alliance du Faso a fait l'objet d'une traque injuste et sans merci de la part du ministère en charge de la sécurité et on ne sait pour quelle raison». C'est ce qu'a déclaré d'entrée de jeu, le deuxième vice-président de la NAFA, Mamadou Dicko. En effet, dans la nuit du dimanche 5 avril 2015, le président de la NAFA, Rasmané Ouédraogo, a été interpellé par le groupement de la gendarmerie de Ouagadougou. Selon les animateurs de la conférence de presse, il lui a été notifié, lors de cette arrestation, que le ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité reprochait au parti d'avoir tenu une conférence de presse illégale, parce que le parti n'a pas d'arrêté de reconnaissance officielle. Sur ces faits, la NAFA avait présenté aux gendarmes une copie dudit arrêté signé du même ministre, le 3 avril, de la même année. Il a été par conséquent, relâché ce même jour. Dans la nuit du lundi 6 avril dernier, Rasmané Ouédraogo a été de nouveau interpellé par la police nationale.
En ce qui concerne la ville de Bobo, le 7 avril 2015, 6 militants et sympathisants de la NAFA, essentiellement constitués de jeunes, ont été arrêtés par les forces de l'ordre de la ville. Deux jours plus tard, c'était au tour de Sita Ouattara, première secrétaire nationale adjointe à l'organisation de subir le même sort.
Selon la NAFA, ces arrestations traduisent la volonté délibérée du pouvoir de la transition, notamment du MATDS, de chercher à étouffer «le poussin dans l'œuf». «Ces interpellations et détentions arbitraires farouchement orchestrées contre les militants et responsables de notre parti sont humainement injustes, administrativement arbitraires et politiquement autocratiques», a déclaré Rasmané Ouédraogo.
«Forte de ce qui précède et conscient de la grande menace qui pèse sur nos camarades détenus, voire sur tous les militants de notre parti, la NAFA s'insurge contre ces pratiques et méthodes d'Etat d'exception qui confisquent les libertés individuelles et collectives, les libertés d'opinion et d'association, condamne avec la dernière énergie, la détention arbitraire de nos camarades, exige leur libération immédiate et sans condition», a souligné la NAFA. A travers cette conférence, le parti de Djibrill Bassolé appelle tout le peuple burkinabè à se mobiliser et à se lever contre toute violation des libertés individuelles et collectives et toutes les tentatives d'exclusion, contraires à la constitution et à la charte de la transition. Rasmané Ouédraogo a rassuré que l'inégibilité invoquée dans les articles 135, 166 et 242 du code électoral ne concerne ni de près ni de loin les militants de la NAFA, encore moins son candidat Djibrill Bassolé qui participera à l'élection présidentielle d'octobre prochain. De même, les militants et militantes de la NAFA sont électeurs et éligibles aux élections législatives et municipales. Pour conclure, M. Ouédraogo a interpellé le CNT, la communauté nationale et internationale, notamment le groupe de contact international à s'investir pour le respect de la constitution, de la charte de la transition, ainsi que des instruments juridiques supranationaux.
Aline Ariane BAMOUNI