L'opposition lance donc l'offensive contre l'éventuelle modification de l'article 37 de la Constitution burkinabè. Pour expliquer les raisons et la stratégie de mise en œuvre, Zéphirin Diabré était entouré de Bénéwendé Sankara, président de l'Unir/Ps, Ablassé Ouédraogo, président de le Faso Autrement, François Ouédraogo, président du RDS, et de Roch Marc Christian Kaboré, président du MPP. A en croire les orateurs du jour, cette offensive de leur part tire sa source des récentes et récurrentes tournées du président Blaise Compaoré à l'intérieur du pays. Au regard des propos tenus lors de son meeting dans la ville de Réo, l'opposition est maintenant persuadée que ce dernier envisage modifier l'article 37 pour se présenter en 2015, à travers la tenue d'un référendum, comme le suggère ses partisans.
« Cette annonce faite à Réo ne surprend guère l'opposition politique qui n'a eu de cesse, à la faveur du combat contre le Sénat, d'annoncer à notre opinion publique parfois incrédule, et à nos partenaires au développement qui se refusaient à y croire, que l'objectif final du pouvoir, c'était la révision de l'article 37 de la Constitution», a laissé entendre Zéphirin Diabré pour qui « tous ceux qui doutaient encore des intentions du président Compaoré sont désormais situés. Il appartient désormais aux Burkinabè de prendre leur responsabilité ».
C'est donc dans le but de contrecarrer lesdites intentions que l'opposition politique a décidé de mener une offensive sous forme de résistance citoyenne constitué de sept points. Il s'agit d'abord de la tenue d'un grand rassemblement populaire au stade du 4-Août de Ouagadougou, le 31 mai 2014 à partir de 9h pour le lancement de la campagne contre le référendum. Ledit lancement dans la capitale sera suivi, selon les explications de M. Diabré, d'un meeting populaire à Bobo Dioulasso à une date ultérieure.
Ensuite, il y aura la mise en place dans les meilleurs délais de comités contre le référendum dans chaque entité administrative (du village à la province) et dans chaque service, établissements secondaires, etc. par le biais des collectifs locaux de l'opposition. La troisième mesure est l'organisation d'une campagne contre le référendum dans les 45 provinces du pays. Le lancement de la résistance parlementaire avec les députés de l'opposition politique contre tout projet de loi portant sur le référendum, l'intensification du plaidoyer auprès des missions diplomatiques et organisations internationales, la saisine et l'envoi de missions auprès de la Cédéao, de l'Union Africaine, de l'Union Européenne, du SG de l'ONU, et le lancement d'une souscription populaire pour soutenir financièrement la campagne anti référendum sont les autres actions que compte mener l'opposition.
Pour le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré, « toutes les voies qu'offre la Constitution doivent être utilisées » et Ablassé Ouédraogo de « Le Faso Autrement » d'ajouter qu' «il n'y aura pas de référendum. Et tout sera fait pour faire échouer ce projet».
Pour Zéphirin Diabré, « le jeu est désormais clair » car tous les signes sont là pour montrer que Blaise Compaoré entend modifier ledit article afin de s'offrir un pouvoir à vie. « C'est pourquoi l'opposition politique invite tous les patriotes et démocrates de notre pays, à la rejoindre, par delà nos différences, parce qui est en jeu, c'est l'avenir de notre pays », dira le CFOP.