Face à la presse, Georgette Nianogo, représentante des conseillers UPC de l'arrondissement 5 de Ouagadougou, a relaté certains faits causant, selon elle, un disfonctionnement du conseil municipal de l'arrondissement en question, et prendre en même temps l'opinion publique à témoin de ce qui se passe depuis l'élection du maire en mars 2013.
Selon ses propos, lors des élections couplées de décembre 2012, la population dudit arrondissement a choisi l'UPC pour diriger le conseil municipal. Sur 19 sièges à pourvoir, l'UPC en avait remporté 10, contre 9 pour le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir). Il devait donc diriger la mairie. Mais le jour du vote et contre toute attente, c'est le candidat du CDP, Issouf Sakandé, qui était élu avec 10 voix, celui de l'UPC ne récoltant que 9 voix. Selon l'UPC, le parti au pouvoir a usé de tous les moyens pour garder une mainmise sur la mairie, en « achetant » le conseiller Assibo Ouédraogo de l'UPC.
Malgré cet état de fait, continue-t-elle, les conseillers UPC participaient aux sessions « malgré le climat délétère ». Mais quelle ne fut pas leur surprise de constater que des visites de travail, le renouvellement des comités de gestion, le transfert des dossiers de lotissement aux autres arrondissements sont faits par le maire CDP à l'insu des conseillers UPC, martèle-t-elle.
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est le comportement d'Assibo Ouédraogo qui avait fini par être exclu de l'UPC il y a quelques semaines et qui passerait son temps à vilipender ses anciens camarades. « Suite à son exclusion, la virulence et les médisances de celui-ci sur ma personne, sur l'UPC et sur le président du parti, nous a amené à prendre langue avec le maire, afin qu'il raisonne ce dernier », indique Georgette Nianogo. Mais l'édile aurait rétorqué que Assibo Ouédraogo n'était pas du CDP.
Les conseillers municipaux de l'UPC disent avoir ainsi interpellé, sans suite, l'autorité de tutelle quant à la légitimité du désormais ex conseiller UPC au sein du conseil municipal. N'étant plus de l'UPC ni d'un autre parti, Georgette Nianogo et les autres conseillers se demandent ce qu'il peut bien faire au sein d'un conseil municipal. « A notre connaissance, il n'existe pas de candidatures indépendantes aux élections municipales. Si Assibo n'est ni de l'UPC, ni d'aucun autre parti politique, sa présence au conseil n'est pas justifiée », martèlent-ils. Ils affirment l'avoir dit au maire, qui n'aurait pas réagit, ce qui a d'ailleurs conduit les conseillers UPC de l'arrondissement 5 à claquer la porte lors de la séance du mardi 25 mars dernier.
Ils invitent Issouf Sakandé à prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la cohésion au sein du conseil municipal. Et indiquent que dans le cas échéant, ils mèneront des actions « fortes et républicaines » très prochainement.