Arrondissement 4: le CDP cherche désespérément porte-étendard

| 06.08.2015
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Arrondissement 4: le CDP cherche désespérément porte-étendard
© DR / Autre Presse
Arrondissement 4: le CDP cherche désespérément porte-étendard
Sorti laminé et humilié des élections municipales partielles du 23 février 2013 dans l’arrondissement 4, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) semble ne s’être pas encore remis de cette débâcle. Depuis lors, il a multiplié les tentatives pour se refaire une santé, à travers cooptages et recrutements de personnes ressources, mais tous ont décliné l’offre.


Pour comprendre la situation que vit actuellement l’ex-parti au pouvoir, il faut remonter aux élections couplées de décembre 2012. Zakaria Sawadogo, précédemment maire de la commune, avait établi un diktat et une terreur qui faisaient de lui le grand seigneur du parti dans cette partie de la capitale. C’est ainsi qu’il avait fait du secteur 17 (ex-secteur 23), son fief naturel où il avait établi son quartier général. Avec le soutien des bonzes de ce parti qu’il soudoyait avec de grandes propriétés sur lesquelles ils bâtiront leurs résidences dans cet arrondissement, il a réussi à se faire une place de choix dans le gotha du CDP, si bien qu’il devenait incontournable. Candidat fanion, il avait pour principal rival Anatole Bonkoungou, qui estimait qu’il était temps pour Zakaria de lui céder la gestion de la commune, au sortir de cette élection.

Après le verdict des urnes, le CDP obtient la majorité et les rivalités s’exacerbent. Anatole Tient à être le nouveau maire et Zakaria, qui n’entend rien lâcher, manœuvre avec la direction du parti pour obtenir son désistement. Mais au lieu de prendre parti, le parti choisit la voie de la sagesse. Une directive est adoptée, aucun de deux hommes ne devrait être candidat à la mairie. Modeste Compaoré, réputé être un valet de l’homme fort de cette commune, est investi candidat. Anatole, conscient qu’il s’agit d’une manipulation, persiste. Il se porte candidat et gagne. C’est la crise, la commune est prise en otage par le camp de l’ancien maire qui crie au putsch. Pour en finir avec la chienlit, le Conseil des ministres prononce la dissolution du conseil municipal. Des élections qui seront organisées, c’est une fois de plus Anatole qui en sortira grand vainqueur, avec sa nouvelle formation politique, l’Organisation pour la démocratie et le travail (ODT).

Descente aux enfers

Après ce camouflet, Zakaria Sawadogo, alors premier responsable communal du parti, est désavoué par les ténors du CDP, qui l’accusent de les avoir induits en erreur. Il est envisagé de le remplacer par Karim Ilboudo, conseiller municipal. Connaissant la capacité de nuisance de Zacharia, le CDP le fait élire deuxième–adjoint à la mairie de la commune de Ouagadougou. Avec la naissance du MPP, il est marqué à la culotte. Par contre, sa fidèle compagne, Alizèta Congo, rejoint ce parti. Cette démission courrouce au CDP. Alors que le débat sur la mise en place du Sénat et la modification de l’article 37 fait rage, l’homme ne se montre pas enthousiaste pour défendre les positions du CDP. François Compaoré se tourne vers Anatole Bonkoungou et Oumar Sawadogo, conseiller de Le Faso Autrement. Ces derniers hésitent, mais ne ferment pas la porte.

Zakaria Sawadogo, soupçonné d’être un protégé de Simon Compaoré, dexième vice-président chargé des relations extérieures du parti du soleil levant, est surveillé. L’insurrection survient et le pays bascule. Le régime de Blaise Compaoré est renversé. Il saisit cette chance inouïe pour manifester son désir de rejoindre le MPP. Mais une grogne interne s’y oppose. La direction du MPP, est embarrassée. Un communiqué viendra mettre les choses au point. «La demande d’adhésion de Zakaria Sawadogo n’a pas été acceptée», explique ce communiqué. Cette clairvoyance du BEN du MPP sera confirmée par l’opération mains propres qui mettra le grappin sur l’ancien «homme fort» de l’arrondissement 4 et le conduira dans les geôles de la MACO, puis à Yako où il attend d’être jugé pour mauvaise gestion d’opérations de lotissements.

Un CDP démembré

Aujourd’hui, c’est un CDP sérieusement démembré qui cherche désespérément un responsable digne de ce nom pour lui donner un second souffle. Selon certaines sources, tous les contacts s’étant avérés infructueux, cet arrondissement jadis considéré comme une chasse gardée pour l’ex-parti au pouvoir semble être laissé aux autres partis qui se battront en octobre pour en prendre le contrôle. Quant au CDP, il risquerait d’être contraint au rang de simple observateur.

W. DAVY

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