Le RPN est très critiqué par des formations politiques, à l'orée des élections d'octobre. Que fera le parti exactement ? Participera-t-il, oui ou non, aux élections ?
Merci de l'opportunité que vous nous donnez encore de parler de notre parti et de la situation nationale. En ce qui concerne l'élection présidentielle à venir, les élections législatives d'octobre 2015, nous sommes en train d'aviser, de réfléchir et de cogiter toujours, puisque nous sommes assez loin. C'est tout près, mais assez loin. Tout peu arriver, en un laps de temps. Nous sommes là-dessus.
Le RPN participera, oui ou non, aux élections ?
D'une manière ou d'une autre, nous allons y participer, de toutes les façons, parce que depuis la création du RPN en 2005, nous avons dit que nous allons participer à toutes les élections, de notre manière.
Votre appréciation de la transition en cours ?
Pour ce qui est de la transition, depuis le 31 octobre 2014, nous avions dit ce que nous pensions de la transition qui va venir, qui était déjà là. Et depuis le 3 novembre 2014, nous avons écrit officiellement pour donner notre position sur ce qui va être concocté comme entrant dans la transition, la gestion de la transition. Depuis, nous n'avons pas arrêté de dire ce que nous pensons de la transition qui a mal démarré et avec d'autres partis comme l'Alliance démocrate révolutionnaire qui s'est jointe à nous pour essayer de dire dans la légalité et objectivement, ce qui ne va pas pour qu'on s'arrête et pouvoir corriger.
Il est question de nouvelle constitution pour passer à une 5e République. Êtes-vous partant ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ?
Depuis 2008, nous sommes dans le processus d'une 5e République. En 2011, nous avons écrit officiellement et en 2012, nous avons fait un manifeste. Pourquoi une 5e République. Nous l'avons dit.
La loi électorale est-elle porteuse de germes d'une crise post-électorale ?
Ça dépend de comment on regarde cette loi. A notre sens, cette loi n'a pas d'effet, elle est caduque, parce que le pouvoir législatif empiète sur le pouvoir judiciaire. Ce n'est pas de son rôle. Le CNT, dans sa composition, a les prérogatives du parlement et le CNT peut seulement adopter des lois de portée générale et ne peut pas sanctionner quelqu'un. Ça, c'est carrément empiéter le domaine du pouvoir judiciaire.
Quel jugement portez-vous sur Michel Kafando, le président, Zida, le Premier ministre, Zéph de l'UPC, Roch, du MPP et Djibrill, de la NAFA ?
Nous sommes en ordre politique. Nous faisons de la politique. Nous voyons que sur la scène, il y en a beaucoup que les gens appellent péjorativement politiciens qui font autre chose. Forcément, nous n'avons pas la même vision de la politique. Forcément, nous ne pouvons pas apprécier les actes de certaines personnes. La politique, c'est la gestion des affaires de l'Etat, l'art et la science de gérer les affaires de l'Etat. Quand on parle de l'art, c'est l'expression de la beauté. On peut faire cela d'une manière éhontée, voler, mentir, tricher et dire qu'on fait de la politique. C'est cela notre différence d'avec beaucoup de personnes. Il y a des gens qui viennent, parce qu'ils ont l'argent, ils veulent faire de la politique ou qu'elles ont des connaissances dans d'autres domaines, ils veulent faire de la politique. La politique, c'est un tout. Il faut avoir les moyens, il faut avoir la connaissance de la politique, de la gestion de la chose publique et avoir l'intégrité, connaître la valeur. Si réellement la politique, c'est pour gérer les affaires de l'Etat et que chacun se dit : je suis prétentieux pour gérer les affaires de l'Etat, pour le bonheur de la majorité des citoyens, on n'a pas à se faire des bagarres. Chacun à sa place dans ce pays. Nous apprécions chacun à sa juste valeur.
Le président Kafando est un diplomate, un cadre de la diplomatie de notre pays. Il a fait ce qu'il pouvait faire. Nous l'apprécions dans ce cadre. Dans le cadre politique, nous trouvons qu'il n'est pas à la hauteur.
Zida lui, carrément, est le vrai problème de notre transition. Non seulement, il n'est pas à la hauteur, il n'a pas l'envie, il n'a pas d'ambition, il veut autre chose. Il a des agendas cachés. C'est lui, le véritable problème de notre pays. Et c'est pourquoi nous avons dit comme il est forclos, il n'a pas de compétence, il n'a pas fait ce qu'il devrait faire, il est forclos constitutionnellement, nous avons demandé simplement de rappeler au président que la constitution lui donne obligation de nommer un autre Premier ministre. Ce n'est pas nous qui le disons, c'est la constitution qui le dit. Donc, s'il ne le fait pas, nous ne faisons que dire ce que l'on peut.
Le président de l'UPC, nous savons que c'est un cadre compétent qui a monnayer ses compétences à l'extérieur. Et pour le pays, nous savons qu'il peut faire mieux.
Roch, c'est un homme qui est très affamé, qui est aimable et courtois. Mais pour dire qu'il va faire la politique de cette manière avec des personnes... c'est ça, le vrai problème. Lui est un homme intègre et sa manière de faire la politique avec les personnes qui l'entourent, est un problème.
Djibrill, c'est un militaire qui a fait une bonne carrière. A l'époque, quand on le voyait venir, c'était le jeune officier de police judiciaire très compétent. Dans son domaine, je l'apprécie très favorablement. Mais en politique, je crois qu'il est en train de faire une erreur.
Pensez-vous que les OSC ont vraiment joué le rôle qui leur est dévolu ?
OSC, ça veut dire quoi ? Qui est de la société civile, qui ne l'est pas ? Y a en près de 350 000. C'est de qui vous parlez ? Nous, nous pensons que la première organisation de la société est le syndicat qui est hors-jeu dans la transition. On l'a mis hors-jeu exprès, donc nous ne voyons pas les autres. Peut- être des cleptomanes qui sont là. Nous ne pouvons pas apprécier, parce que nous ne savons à qui nous avons à faire. Les OSC dans ce pays, c'est un fourre- tout, un foutoir.
Interview réalisée par
Lévi Constantin KONFE