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Appel à la souscription du CFOP contre le référendum : Légal dans la forme mais illégal dans le fond

| 05.07.2014
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Appel à la souscription du CFOP contre le référendum : Légal dans la forme mais illégal dans le fond
© DR / Autre Presse
Appel à la souscription du CFOP contre le référendum : Légal dans la forme mais illégal dans le fond
L'opposition politique a encore sorti un petit lapin de son chapeau de magicien. Elle a lancé une campagne de souscription contre le référendum. Si dans la forme, elle est libre de demander la contribution financière de ses militants ou du peuple pour mettre en œuvre son programme, dans le fond, la destination de ces fonds pose problème.

Décidément, nous volons de surprise en surprise avec cette opposition burkinabè dite radicale. Dans son souci absolu d'empêcher la tenue du référendum, elle ne recule devant rien pour arriver à ses fins.

Déjà le 31 mai dernier au stade du 04-Août, lors d'un de ses meetings, elle disposait des urnes pour récolter de l'argent pour financer ses activités. Un bilan fait après par le Chef de file de l'opposition politique, Zéphirin Diabré et ses affidés faisait état d'une somme d'un peu plus de 2 millions de FCFA récoltés.

C'est, sans doute ragaillardi par ce fait, même si le chef de file de l'opposition et les autres partis ont été obligés de cracher dans le bassinet  que la «  campagne nationale de souscription contre le référendum  » a été lancée.

Et selon l'un des porte-paroles à la conférence de presse de lancement de la campagne, il s'agit de mobiliser des fonds qui seront utilisés pour empêcher la tenue du référendum. Mais par quels moyens et quelle façon sommes-nous tentés de nous demander.

En tout état de cause, recueillir de l'argent auprès des populations pour financer ses activités ne pose pas de problème a priori. Là où le bât blesse, c'est l'usage qu'on dit vouloir faire de cet argent une fois récolté  : empêcher la tenue du référendum.

Comment peut-on demander au peuple de se saigner financièrement pour empêcher la mise en œuvre d'une disposition de la constitution  ? Déjà, avec le projet des comités anti-référendum, l'inquiétude est latente quant à l'action de ces comités pas loin de milices.

Pour mieux nous faire comprendre, prenons l'hypothèse d'un appel à souscription de l'opposition en vue de renforcer la capacité opérationnelle de nos forces de sécurité en les dotant de plus de moyens matériels.

Cette opération est légale parce qu'elle vise à soutenir des forces régulières. Prenons le cas où il s'agit de récolter des fonds pour doter une milice de moyens d'attaque. Cette opération bien que similaire à la première serait totalement illégale à cause de la destination et de l'utilisation des fonds recueillis.

En déclarant que c'est pour lutter contre le référendum et même empêcher sa tenue, l'opposition est allée trop loin et est en train de poser un acte anti-républicain et manifestement illégal. Quant à la transparence même dans la gestion de ces fonds qui viendraient à être récoltés, c'est une autre paire de manche.

Ils sont nombreux ces Burkinabè qui n'ont aucune confiance aux hommes politiques, en général et à ceux de l'opposition, en particulier. Et pour rien au monde ils ne confieront un kopeck à ces derniers. Ils ont beau crié, toute leur bonne foi, le constat est que leur passé ne parle pas en leur faveur et qu'ils ne sont pas blanc comme neige.

Lorsqu'on n'a jamais pu justifier la subvention de l'Etat ou qu'on est chaque fois empêtré dans des scandales financiers, on n'a pas le culot de demander au peuple de se saigner pour aider à réaliser des ambitions politiques en déphasage total avec ses aspirations. Encore que là, cette opération est manifestement illégale.

Angelin DABIRE

Par : L'Hebdomadaire du Burkina N°788 du 04 au 10 Juillet 2014

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