A cette occasion, le président par intérim du parti au pouvoir, Salifou Diallo, était entouré de responsables de partis politiques alliés de la majorité présidentielle pour son ‘’speech’’ : on pouvait ainsi apercevoir Me Bénéwendé Sankara et Philippe Ouédraogo du Parti africain de l’indépendance.
D’entrée de jeu, Salifou Diallo, président de l’Assemblée nationale, est revenu sur les faits qui ont caractérisé leur accession au pouvoir et a exprimé son admiration au vaillant peuple du Burkina Faso, en particulier aux jeunes et aux femmes.
La mise en œuvre du programme présidentiel a été passée en revue : il s’agit, entre autres, de la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans, de la formation professionnelle et de la création de nombreux emplois, de la réalisation de logements sociaux, de l’élimination progressive des écoles en paillote. Pour l’année 2017, Gorba a expliqué qu’un budget d’investissement de 1200 milliards va être voté pour relancer l’économie et élaborer des réformes structurelles.
Selon Salifou Diallo, la difficile reprise économique est marquée par des grèves tous azimuts qui font partie d’un héritage chaotique. Les revendications des travailleurs sont légitimes, mais le dialogue va consister à expliquer honnêtement la situation, à demander aux fonctionnaires de concéder au pouvoir qu’il y a des limites objectives à son action. « Il y a certains qui pensent que le mouvement de grève est un moyen de conquête du pouvoir d’Etat. Avec grèves plus grèves, on aboutit à la grève générale et à la tambouille. Cela est l’œuvre de politiciens qui avancent masqués derrière les syndicats. Nous ne sommes pas dupes de certains programmes qui visent la paralysie économique et sociale pour aboutir à la chienlit », a-t-il fustigé.
Concernant la question des tablettes, qui a fait grand bruit, le président du Parlement n’est pas passé par quatre chemins pour s’expliquer : « Nous avons reçu 130 tablettes du ministère de l’Economie numérique et des Postes dans le cadre de la connectivité des institutions. Nous l’en avons remercié sans en lire la marque. Nous on s’en fout d’où cela vient ! Pensez-vous que l’on peut corrompre les députés avec des tablettes ? Le marché a été conclu avant notre arrivée au pouvoir. Nous, on ne travaille pas avec des sociétés. Est-ce qu’il est interdit au gouvernement de remettre des cadeaux aux députés ? », a-t-il demandé.
W. Harold Alex Kaboré
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«Le pays va très mal»
Le 29 novembre 2015, Roch Marc Christian Kaboré était élu à la tête de l’Etat burkinabé. A la faveur de ce premier anniversaire, la Coalition pour la démocratie et la réconciliation (CODER) a fait une déclaration sur la situation nationale. Pour elle, 12 mois après l’élection du candidat du MPP, le Burkina Faso va très mal.
Le Président Roch Marc Christian Kaboré et le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) gouvernent le Burkina Faso depuis déjà onze (11) mois. En projetant un regard sans complaisance sur ladite période, le constat fait par la population est que le Burkina Faso va très mal et vit une crise multidimensionnelle jamais égalée. C’est une triste réalité qui confirme l’amertume et l’angoisse des braves populations dans leur quotidien.
La situation politique, économique, sociale et sécuritaire de notre pays se dégrade de jour en jour. La crise économique persiste et l’insécurité physique et juridique des Burkinabè prend de l’ampleur. Le front social bouillonne avec des grèves répétitives dans presque tous les secteurs de la vie nationale au nombre desquels l’Education, l’Information, la Santé, les Finances avec les fonctionnaires des Impôts et des Domaines et celle annoncée pour les 7 et 8 décembre 2016 à l’Action sociale.
Cette absence de sérénité crée un climat de fébrilité et d’agitation dans lequel le gouvernement réagit aux diverses doléances des différents syndicats avec plus ou moins de bonheur, avec des traitements souvent inégaux et inéquitables.
La grogne sociale va se poursuivre car les revendications professionnelles et techniques présentées par les agents de l’Etat dans tous les secteurs concernés se justifient amplement au regard de la satisfaction obtenue par certains corps dans leurs revendications dont la résolution heureuse constitue un cas de jurisprudence difficilement révocable. Le pays s’achemine vers une paralysie et un blocage si des initiatives ne sont pas prises pour renverser la dynamique en cours.
La Coalition pour la Démocratie et la Réconciliation Nationale (CODER) s’incline sur la souffrance des victimes injustes de ces différentes grèves, dont le taux de suivi atteint généralement plus de 80% tel qu’enregistré par le Syndicat des travailleurs de la Santé humaine et animale au cours de sa grève de trois jours, du 23 au 25 novembre 2016. Ce qui illustre bien le malaise profond que vivent les Burkinabè qui, accaparés par le service au quotidien, n’ont aucun horizon d’espoir.
Face à cette situation sociale de plus en plus préoccupante et insupportable, la Coalition pour la Démocratie et la Réconciliation Nationale (CODER) réitère son appel au Président du Faso et à son gouvernement à entamer sans délai un dialogue national inclusif avec toutes les forces sociales du pays afin de se concerter sur tous les problèmes et préoccupations, de présenter la situation réelle des capacités et des potentialités du pays et de définir les priorités essentielles et incontournables au sens de l’intérêt général des Burkinabè. La réconciliation nationale passe obligatoirement par le dialogue inclusif, l’expression des vérités et la justice. Le Burkina Faso nous appartient à tous et ce n’est qu’ensemble que nous construirons notre cher et beau pays.
Que Dieu protège le Burkina Faso !
Le président de la Coordination de la CODER
Dr. Ablassé Ouédraogo