L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, portée part toutes les couches sociales de notre pays, a permis de mettre fin à la dérive autoritaire du président Compaoré. Malheureusement, au cours de cette insurrection, une partie de l’armée, mue par des intérêts égoïstes, oubliant la mission de protection du peuple qui lui est confiée, a tiré sur les démocrates manifestant aux mains nues. Bilan, trente quatre (34) morts et plus de 600 blessés.
A l’occasion de ce premier anniversaire, au nom du Mouvement de libération nationale- Burkina Faso (MLN-BF) groupe majoritaire du PDP/PS, j’exprime à nouveau ma sincère compassion pour les familles des victimes et souhaite un rétablissement complet aux blessés.
Un an après les évènements, on ne sait toujours pas avec certitude les coupables de ces crimes. Certes, le gouvernement a créé le 2 septembre une commission d’enquête chargée de mener des investigations afin de situer les responsabilités sur les drames survenus lors de ces deux jours historiques, mais je considère que le procureur du Faso doit aussi ouvrir une enquête et qu’un juge doit être nommé pour enquêter sur ces évènements. Il est important de donner des signes forts que l’ère de l’impunité, que nous avons longtemps dénoncée et qui était la marque de fabrique du système Compaoré est terminée.
Cette exigence de vérité et de justice couvre aussi les victimes du coup d’Etat réactionnaire du 16 septembre perpétré par le Général Diendéré dans le but de restaurer l’ancien système. Je salue le courage tous ces martyrs tombés sur le champ de baille de la démocratie et de la liberté. Oui, il s’agit bien de martyrs, car ils savaient le risque élevé auquel ils s’exposaient en s’opposant aux militaires de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP). C’est pourquoi, je souscris totalement à la décision des autorités de la Transition du 31 octobre, la journée nationale d’hommage aux martyrs. Nous devons nous souvenir de leurs combats et engagements pour la démocratie, et les transmettre aux générations futures afin que plus jamais, il ne vienne à l’idée d’un dirigeant de vouloir tripatouiller la constitution et les lois qui régissent la vie politique et sociale de notre pays.
Depuis ces évènements, le Burkina Faso est devenu un exemple de lutte pour de nombreux pays africains où des forces progressistes se battent contre des pouvoirs dictatoriaux qui gouvernent leurs peuples dans la terreur.
A quelques jours des échéances électorales qui doivent mettre un terme à la Transition, j’appelle tous les démocrates à rester vigilants et à veiller au bon déroulement des élections qui doivent être libres, transparentes et aux résultats acceptés par tous. C’est le meilleur hommage que nous pouvons rendre à nos martyrs.
NA AN LAARA, AN SAARA
Françoise Toé
Candidate à l’élection présidentielle