L’UPC ira, oui ou non, au gouvernement ? C’est la question que tous se posent après, qu’elle soit sortie deuxième des élections législatives, avec ses 33 élus et, que son candidat Zéphirin Diabré ait été classé deuxième. La réponse à cette question n’est pas chose aisée à l’heure actuelle, même au sein du parti. Et il faudra encore attendre quelques jours pour connaitre sa position. En effet, lors de sa première session d’après-élections, le Bureau Politique National (BPN) du parti n’a pas pu trancher la question.
« Je suis au regret de vous dire que la question n’a pas encore été totalement tranchée », a confié le Secrétaire Général national de l’UPC, AdamaSosso, aux quelques journalistes restés jusqu’à la fin du huis-clos, avant de se lancer dans une forme de justification en disant que « c’est une question qui ne dépend pas de l’UPC seule. Nous avons fait des alliances et nous avons besoin d’écouter les uns et les autres. C’est à ce moment-là que le parti pourra décider ».
Cependant, affirme-t-il, « jusqu’à présent, nous n’avons pas encore été approchés par le MPP (le parti ayant remporté les élections, ndlr). C’est donc prématuré de dire que nous allons ici ou là ». En tous les cas, se convainc Adama Sosso, « la position que l’UPC va adopter, ce sera la position allant dans le sens de pouvoir travailler à ce qu’il y ait un vrai changement dans ce pays ». Parce que, poursuit-t-il, « c’est pour ça que les gens sont sortis les 30 et 31 octobre 2014 et nous ne pensons pas que nous allons nous arrêter en si bon chemin »l.
A la seule condition que...
En tout état de cause, si d’aventure l’UPC devrait faire une alliance avec le parti au pouvoir, ce serait à la seule condition que son programme politique qu’elle a défendu pendant la campagne électorale soit pris en compte, « dans l’intérêt supérieur de la Nation », précise le secrétaire général national du parti, pour qui, même en restant dans l’opposition, on peut toujours travailler pour construire son pays. « Nous mettons notre action dans l’objectif final de travailler pour développer le pays », conclut-il.
Quand Zéph surprend ses camarades...
Au cours de cette session, les membres du BPN ont unanimement salué le comportement de Zéphirin Diabré qui n’a pas attendu la proclamation des résultats avant d’aller féliciter son adversaire Roch Marc Christian Kaboré. De l’avis de Adama Sosso, « c’est un acte civilisé », qui a surpris plus d’un au sein même du parti.
Outre les membres du BPN, les 33 élus du parti ont aussi pris part à cette session. En guise de bienvenu, ils ont été chaudement ovationnés pour avoir bataillé dur pour arracher les sièges.
En termes de bilan, le SG de l’UPC justifie la deuxième place du parti par sa jeunesse.« C’est un parti jeune qui n’a que 5 ans et qui a besoin de travailler à être implanté dans certaines localités », a confié Adama Sosso. Mais il n’y a pas que ce facteur. Adama Sosso pointe du doigt ce qu’il appelle « la tricherie électorale », et cela,parce que certains partis n’ont pas respecté la règle du jeu lors des campagnes électorales. « L’argent a joué un grand rôle. Il ya eu des achats de conscience et des gens ont reçu de l’argent pour aller à des meetings », regrette-t-il. Pour les élections municipales à venir, le parti du Lion est bien décidé à rugir dans la majorité des communes.
Max Junior