A ce rythme-là, Gilbert Ouédraogo aura raison

| 17.03.2014
Réagir
A ce rythme-là, Gilbert Ouédraogo aura raison
© DR / Autre Presse
A ce rythme-là, Gilbert Ouédraogo aura raison
Il reste dans la majorité présidentielle. Pour cela, il soutient la mise en place du sénat dans un format accepté par tous. Même si le parti sait très bien que tout le monde ne peut être d'accord sur tout. Surtout quand on sait que des partis de l'opposition, avec leur chef Zéphirin Diabré, rejoints par les nouveaux apprentis de l'opposition que sont, Roch, Simon et Salif sont toutes, dents dehors, contre la mise en place de ce Sénat. Quel que soit le format.

A contrario, le parti de Gilbert Noël Ouédraogo n'est pas d'accord avec les autres partis de la même majorité qui veulent sauter le verrou de l'article 37. Autrement dit, sur cette question, le parti pense qu'il doit pouvoir voler de ses propres ailes en 2015. Et espérer un bon positionnement. Alors qu'avec un alignement de Blaise Compaoré sur la ligne de départ, Gilbert Ouédraogo aura non seulement peu de chance s'il décide de solliciter personnellement le vote du peuple, mais il sera aussi difficile pour lui de soutenir que pour cette fois-ci, il ne soutient plus Blaise Compaoré. Aussi, il apparaît de plus en plus important pour lui de jouer sur deux tableaux et de faire le choix en temps opportun avec, au moins, un argument. D'un côté comme de l'autre. Ce n'est nullement un jeu d'équilibrisme, mais c'est cela la politique.

Mieux, l'ADF/RDA souhaite une transition politique apaisée. Et pour cela, le parti campe sérieusement sur le compromis politique qui permettra de trouver la solution qui convienne le mieux. En la matière, soutient le parti, «nous ne pensons pas qu'il y ait des Burkinabé qui ne veuillent pas la paix dans ce pays». Aussi, pour le parti de l'Eléphant, «nous devrions pouvoir nous accorder sur un compromis historique afin de sauver la situation». Et c'est justement sur ce point que l'ADF/RDA aura raison. Tôt ou tard. Elle apparaît aujourd'hui au milieu comme ce parti qui veut la paix, en sachant qu'on ne peut tout avoir en politique. Car par moment, en politique ou dans la vie de tous les jours, il faut savoir perdre. Le parti préfère, dans la situation actuelle du Burkina, perdre le sénat et gagner l'article 37.

Au milieu donc de tous ces partis qui sont contre tout: «ni Sénat, ni article 37, ni référendum» et ceux qui sont pour tout: «oui Sénat, oui article 37, oui référendum» qui aliment la crise, Gilbert Ouédraogo sera «la plus belle femme» à courtiser si ce n'est déjà pas le cas au cas où. Et c'est en ce moment qu'il vendra chère sa peau. Si ses positions passent, ce qui sera évident, il aura finalement raison. Car, dans la situation actuelle, les «ni ni» ne travaillent pas à apaiser. Les «oui oui» non plus. Même en cas de référendum, le parti aura raison et pourrait mieux être compris dans la position qu'il choisira. Dans la mesure où les partis n'ayant pas pu s'accorder sur le compromis qu'il a lutté à obtenir, il faut recourir au peuple. Dans tous les cas, l'ADF/RDA étant contre la révision de l'article 37, en aucun cas, il ne demandera à ses militants et sympathisants de voter oui à un référendum. Ce qui va lui permettre de maintenir sa position. Et d'aller aux urnes contre Blaise Compaoré avec qui, il ne se serait pas entendu sur la révision de l'article 37. Ainsi, le mariage prendra fin. Mais peut bien reprendre en cas de second tour. Ne dit-on pas que les vieux couples s'attirent naturellement?

Dabaoué Audrianne KANI

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité