Samedi, le Front républicain, fort d'une quarantaine de partis politiques réunis autour du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, pouvoir), a de son côté tenu un rassemblement dans le stade Wobi (10.000 places) de Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays, à guichets fermés, a constaté l'AFP.
Le Front républicain s'est fermement prononcé pour la tenue d'un référendum en vue d'une modification constitutionnelle permettant au président actuel, au pouvoir depuis 1987, de briguer un nouveau mandat présidentiel en 2015.
L'article 37 de la Constitution burkinabè, qui limite à deux le nombre de mandats à la tête du pays, empêche Blaise Compaoré de se représenter à la présidentielle de 2015. Le chef de l'Etat en a évoqué fin 2013 la modification par référendum, provoquant une fronde de l'opposition et de la société civile.
Fin janvier, dix mille personnes, selon la police, 100.000 selon les organisateurs, ont manifesté à Ouagadougou pour protester contre cette mesure, qualifiée de "coup d'Etat constitutionnel".
"Quand il y a un litige politique dans un pays, que certains tirent à gauche, d'autres tirent à droite (...), si on laisse les gens se tirailler, on va vers le coup d'Etat. Alors, allons vers le peuple. C'est le peuple qui va trancher par un référendum", a lancé Hermann Yaméogo, vice-président du Front républicain.
Selon le secrétaire exécutif du CDP, également ministre d'Etat chargé de mission à la présidence du Faso, Assimi Kouanda, le président du Faso "pense qu'il n'y a pas d'autre solution" que le référendum.
"C'est un démocrate, un républicain. Son intention est de vous consulter à travers un référendum. Et vous allez vous exprimer à travers ce référendum", a-t-il assuré.
Arrivé au pouvoir après le coup d'Etat de 1987, Blaise Compaoré, qui a effectué deux septennats (1991 et 1998) avant qu'un amendement modifiant la durée du mandat présidentiel ne lui permette d'être élu pour deux quinquennats (2005 et 2010), reste flou quant à ses intentions futures.
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