Onse demandait bien quelle pouvait être l'issue de ce dialogue politique national initié par le président du Faso. Si on se limitait aux deux points inscrits que la légalité de la révision de l'article 37 de la Constitution et l'installation du Sénat, quelles voies consensuellespouvait-on espérer ? Pratiquement rien! Il était presque sûrque les échanges n'allaient pas faire un pas. La preuve est que les deux parties se sont limitées aux documents de cadrage si l'on en croit la majorité. Si bien qu'il n'y a pas eu de discussion sur les points inscrits à l'ordre du jour.
Pour la majorité, il fallait s'intéresser au fond des échanges, plutôt que de s'attarder sur les salamalecs et pour l'opposition, il fallait s'accorder sur une base avant d'entamer toute discussion. On retiendra de ce dialogue politique national, que les deux parties ont quand même trouvé un accord sur les points consensuels qui devront être mis en œuvre selon un calendrier. Sur le cadrage des discussions, la pomme de discorde vient des points non-consensuels.
Que fait-on alors des points non-consensuels? A cette question, l'opposition souligne que la majorité demande de consulter l'initiateur du dialogue politique national. Pour l'opposition cela sous-tendrait une intention inavouée. Et pourquoi? Selon elle, la majorité savait bien que sur certains points il n'y aura jamais de consensus puisque les deux parties ont été assez intransigeantes sur leur position. Pour l'opposition, laisser les points non consensuels à la discrétion du président du Faso sera l'occasion de lui donner, à travers ce dialogue l'opportunité de convoquer sur ces bases le référendum. C'est pourquoi, elle a opposé une fin de non-recevoir.
Maintenant, le peuple burkinabé attend de voir la suite. Dans quelle direction vontévoluer les choses? Si le président du Faso décide de convoquer le référendum sur cesbases, l'opposition dira qu'elle avaitraison, et que ce dialogue politique national avait vraiment des faces cachées. Si rien n'est fait c'est une majorité qui restera aussi dubitative. Alors que faut-il faire? Le Burkina Faso restera-t-il toujours dans cette impasse?
Firmin OUATTARA
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