Valls au Mali et au Burkina : Une visite sous le sceau sécuritaire

| 19.02.2016
Réagir
Valls au Mali et au Burkina : Une visite sous le sceau sécuritaire
© DR / Autre Presse
Valls au Mali et au Burkina : Une visite sous le sceau sécuritaire
Manuel Valls effectue depuis hier une visite de 48 heures qui le conduira respectivement au Mali, où il est arrivé en début de soirée, et au Burkina, où il est attendu demain samedi. Matignon parle d’un voyage « léger », sans aucun chef d’entreprise, un déplacement éclair forcément placé sous le sceau de la sécurité, vu les circonstances dans lesquelles il s’effectue.


Ainsi Manuel Valls, qui avait déjà foulé le sol malien en tant que ministre de l’Intérieur, revient cette fois en tant que chef de l’exécutif pour assurer ses interlocuteurs africains de la volonté française de continuer de lutter contre les réseaux terroristes et les trafiquants dans la zone sahélienne.

Et le Mali, on ne le sait que trop, est en proie depuis de longues années à une insécurité permanente due aux rebelles touareg qui ont rallumé la mèche après une période d’accalmie, mais surtout du fait de groupes djihadistes qui avaient entrepris de mettre son septentrion sous coupe réglée, semant la terreur et la mort sur ce qui était devenu leur terrain de jeu privilégié. Ansardine, Aqmi, al Mourabitoune, le Mujao, pour ne citer que ceux-là, avaient ainsi sanctuarisé le désert malien sur fond de trafics divers. Et n’eût été la vigoureuse intervention de l’armée française, le sinistre drapeau noir aurait flotté sur les collines de Bamako. Depuis, la force Serval entre-temps remplacée par l’opération Barkhane, aidée par les bataillons de la Minusma, a permis de contenir le mal sans l’éradiquer pour autant.

Après le président Hollande en 2013, c’est donc en véritable chef de guerre flanqué du ministre de la Défense, Jean- Yves Le Drian, que l’actuel locataire de Matignon fera la tournée des casernes. Il se rendra à Gao où stationne l’un des plus importants contingents français. Autre détour obligé, celui de l’hôtel Radisson Blu frappé en novembre dernier par une sanglante prise d’otages qui avait fait, on s’en souvient, une vingtaine de morts. Idem à Ouagadougou où entre l’audience à Kosyam, la rencontre avec son homologue burkinabè et celle prévue avec ses compatriotes, Manuel Valls devrait également effectuer le pèlerinage du Splendid Hotel et du Cappuccino, victimes des attaques terroristes du 15 janvier 2016. Et on se souvient qu’il aura fallu cette nuit-là le renfort des forces spéciales françaises pour venir à bout des « illuminés » qui avaient décidé d’ensanglanter la plus belle avenue de Ouaga.

Sauf erreur ou omission de notre part, ce sera bien la première fois qu’un Premier ministre français séjourne au Burkina. Et si pour notre hôte d’un jour ce n’est rien d’autre qu’une escale, Ouagadougou vaudra bien le détour.

Reste à espérer qu’au-delà de l’habituelle langue de bois diplomatique et de ces propos convenus le prestigieux visiteur apportera dans sa mallette les précieux et concrets soutiens qu’attend le Burkina embarqué dans un conflit désormais ouvert.

H. Marie Ouédraogo

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité