Par cette rencontre, le groupe parlementaire CDP a voulu donner son point de vue sur la situation nationale. A cet effet, plusieurs points ont été abordés. Sur le rôle et la place de la justice, le groupe parlementaire CDP pense qu’il faut mettre fin à cette justice à double vitesse, qui s’exerce selon la tête du client. A cela, il ajoute le non-respect des procédures judiciaires ou les privations de liberté sans procès. «On te punit d’abord, avant de te juger», a fait savoir Alfred Sanou, président du groupe CDP. Et face à cette situation, le groupe demande la libération des militants CDP qui croupissent en prison, depuis plusieurs mois sans jugement, afin que la procédure puisse suivre son cours normal. Quant à l’exclusion du parti, le groupe souhaite que la loi électorale en son article 242, alinéa 2, soit relue, au nom de l’unité nationale et de la cohésion sociale. Parce que cette concrétisation par la législation de la différenciation des citoyens d’un même pays participe de la stigmatisation et de l’aggravation de la fracture sociale. Sur la situation sécuritaire, le groupe reste solidaire de toute initiative rentrant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Cependant, même s’il dit adhérer à la mise en place des comités de vigilance et de sécurité «Koglwéogo», il invite le gouvernement à entretenir une collaboration harmonieuse de ces structures avec les forces de l’ordre. Le Burkina Faso a toujours eu de bonnes relations d’amitié et de coopération avec les autres pays. Fort de cela, le groupe parlementaire CDP estime que, quelles que soient les difficultés qui entachent ces relations, il est préférable de travailler à les consolider. Le groupe s’est également prononcé sur les élections municipales à venir. Il entend faire mouche à ces élections, même s’il reste toujours privé de ses moyens financiers, qui restent à ce jour, gelés. «Nous avons des militants qui sont prêts à se battre et qui vont se battre comme nous l’avons fait aux législatives», a lancé Alfred Sanou.
Situation parlementaire
Pour le groupe, leur action au sein du parlement a été marquée par deux temps forts, à savoir la mise en place des organes de l’institution et la Déclaration de politique générale. En ce qui concerne le premier point, le groupe parlementaire CDP dit apprécier la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale, ainsi que l’élection des présidents des commissions générales. Mais, le Tukdjiili» a vite pris le dessus dans la suite du processus. En effet, la répartition des postes de vice-présidents et de rapporteurs des commissions générales et même la présence du parlement burkinabè dans les assemblées communautaires n’a pas suivi la logique d’équité dans le respect du règlement de l’Assemblée nationale. En ce qui concerne la Déclaration de politique générale, le groupe dit être abstenu lors du vote, parce que le discours est basé sur des intentions et des engagements. Et attend de voir les résultats pour apprécier, mais pour le moment, reste sceptique.
Pélagie OUEDRAOGO