Dans les prochaines années, riches et pauvres, travailleurs et chômeurs devraient bénéficier de soins dont ils ont besoin, au même titre, dans les centres de santé du Burkina Faso. C’est dans ce sens que le gouvernement burkinabè a introduit un projet de loi portant régime d’assurance maladie universelle au Burkina Faso dont l’adoption par le Conseil national de la Transition (CNT) est intervenue le samedi 5 septembre 2015. La présente loi qui comporte 85 articles organisés en 6 titres et 19 chapitres, introduit des innovations majeures dans le secteur de la protection sociale. Elle institue par exemple, un régime de prévoyance sociale de base pour tous les citoyens en matière de couverture de risque, introduit une équité contributive dans le financement et prévoit la gestion du régime d’assurance maladie universelle par deux organismes distincts, l’un pour les civils et l’autre pour les forces armées. Les 62 votants ont approuvé à l’unanimité le document. « Je suis très ému ce matin parce qu’après une longue bataille, nous sommes enfin au bout du tunnel. Je crois que la loi qui a été votée va permettre aux services de santé de pouvoir offrir le maximum de soins à nos populations qui en ont tant besoin », a confié le ministre de la Santé, Dr Amédée Prosper Djiguimdé, à l’issue du vote. Il a salué de passage le travail abattu par tous les acteurs qui ont œuvré pour son aboutissement. Selon le ministre, cette assurance permettra d’offrir un certain nombre de soins définis à toute personne qui y sera assujettie. « Il y a une grande passerelle qui est accordée à l’ensemble des indigents de notre pays. Ce qui est important, c’est que l’engagement de l’Etat va se renforcer à travers ce texte et il y aura davantage une responsabilisation des citoyens vis-à-vis de leur santé », a expliqué le ministre Djiguimdé.
Et au ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Pr Augustin Loada, d’encourager les travailleurs à cotiser pour que ceux qui n’ont pas les moyens soient couverts. « Chacun va contribuer à la hauteur de ses revenus parce que c’est la mise en œuvre d’un devoir de solidarité vis-à-vis de ceux qui ont des revenus modestes ou pas du tout », a fait savoir Pr Augustin Loada. Par ailleurs, il a souligné qu’une caisse nationale d’assurance maladie, une autorité de gestion ainsi que les textes d’application de la loi verront le jour bientôt.
Joseph HARO