Les députés de la 5e législature ont repris, depuis le 5 mars 2014, le chemin de l'hémicycle. Pendant 90 jours que durera cette première session de l'année, les élus nationaux vont se pencher sur 20 projets de lois. Dans le secteur de l'environnement, il est prévu l'examen d'un projet de loi d'orientation portant développement durable au Burkina Faso et un autre portant interdiction de production, d''importation, de commercialisation et de distribution des sachets ou emballages plastiques non dégradables. Dans le domaine de la justice, les parlementaires vont examiner des projets de lois portant création des Tribunaux de grande instance de Ouaga II et de Pô mais aussi un projet de loi sur le statut du personnel de la garde de sécurité pénitentiaire. La protection de l'enfance sera au cœur des débats au cours de cette session dite des lois. Ainsi, il est envisagé l'examen d'un projet de loi portant protection de l'enfant et d'un autre portant définition et répression de la vente d'enfants, de la prostitution des enfants et de la pornographie qui les mettent en scène. Les députés vont également apprécier des démandes d'autorisation du gouvernement à ratifier plusieurs accords au profit des projets de développement comme l'aéroport international de Donsin ou le Fonds d'appui à la promotion de l'emploi (FAPE). Cette première session parlementaire, qui se tient quelques jours après la tenue des élections municipales partielles, a été une opportunité pour le président de l'Assemblée nationale, Soungalo Appolinaire Ouattara, de saluer l'implication de tous les acteurs dans le déroulement du scrutin, notamment, les populations qui ont exprimé leur volonté dans les urnes, en toute indépendance. Selon lui, lesdites élections ont été reconnues par les observateurs comme crédibles et marquées d'une transparence exemplaire. Ce qui témoigne, à son avis, que le peuple burkinabè est particulièrement attaché à la démocratie. Il s'est également prononcé sur les « performances économiques remarquables » que le Burkina Faso a engrangées, en dépit de la crise mondiale « persistante ». Il a, de ce fait, félicité le gouvernement pour la marche imprimée à l'économie nationale. Le chef du parlement burkinabè a salué au passage les mesures sociales prises par le gouvernement au profit des couches sociales défavorisées, afin d'accentuer la lutte contre la pauvreté. Pour cette session qui s'ouvre, il a exhorté l'ensemble des députés à accorder toute l'attention et la conscience républicaine qui siéent tout au long de leurs travaux. Pour lui, un parlement efficace est aussi et surtout un parlement ouvert, qui communique, qui est disponible, accessible et qui s'assume.
Moussa Nikiéma remplace le Larlé Naaba
Les députés ont, à l'occasion, validé les mandats de Moussa Nikiéma, en remplacement de Victor Tiendrébeogo, le Larlé Naaba, démissionnaire. Ils ont aussi approuvé le mandat de Jean Léonard Compaoré à siéger au sein du parlement panafricain en lieu et place de Laurent Sédogo, appelé à d'autres fonctions. L'ouverture de cette première session s'est déroulée sous le regard de plusieurs personnalités dont le Premier ministre burkinabè, Luc Adolphe Tiao, mais aussi en présence des présidents de parlements africains de pays invités. Parmi ceux-ci, les présidents des Assemblées nationales de la Guinée-Conakry, Claude Kory Kondiano, et du Mali, Issaka Sidibé. Le 1er vice-président du parlement togalais, Komi Sélom Klassou et le 3e vice-président de l'Assemblée nationale du Tchad, Aba Djouassab Koi ont aussi fait le déplacement de Ouagadougou. Les deux premières personnalités ont salué l'implication du président du Faso, Blaise Compaoré dans la gestion de la sous-région et les transitions politiques qui en sont issues. Elles ont souhaité le renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale en vue de faire face aux menaces sécuritaires. Le 1er vice-président de l'Assemblée nationale du Togo a souligné qu'aucun développement ne peut se faire sans une stabilité politique. Il a rappelé la crise qu'a connue le Mali et souhaité le retour de la paix en Centrafrique. Pour le 3e vice-président de l'Assemblée nationale du Tchad, Tchadiens et Burkinabè ont des similitudes tant morphologiques que linguistiques. « Les deux peuples sont réputés travailleurs », a-t-il dit. Il a ajouté que le Tchad et le Burkina Faso sont parmi les pays qui veulent des Etats unis d'Afrique depuis belle lurette. Et c'est ce qui justifie, selon le député tchadien, l'engagement de son pays et du « pays des hommes intègres » à la recherche de la paix sur le continent.
Kossaomanè Anselme KAMBIRE