Le Premier ministre avait annoncé, lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, qu’un projet de viabilisation des zones loties, depuis une dizaine d’années, dans la ville de Ouagadougou, devait avoir lieu. Le député Dieudonné Sorgho a voulu savoir où est-ce qu’on en était avec ce projet, quand on sait que la situation est criante dans la ville de Ouagadougou comme dans d’autres grandes villes du pays.
«Nos villes présentent un tissu urbain totalement exsangue des services urbains de base, des services de proximité utiles à la vie urbaine et qui sont même les traits fondamentaux de la ville», a déclaré d’entrée de jeu, le ministre de l’urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet. Selon lui, la ville au Burkina est constituée d’une sécession d’aménagements urbains très sommaires en-dessous des normes d’urbanisation universellement reconnues. Dans ce contexte, les actions menées par son département se résument à l’ouverture et au rechargement des voies dans les quartiers lotis, qui n’en ont jamais bénéficié. Au-delà de ces actions d’urgence, «nous sommes en train de travailler à élaborer un vaste programme de développement urbain dont l’objectif fondamental est d’opérer une transformation qualitative de nos centres urbains et de leur permettre à terme, de jouer leur fonction dans l’amélioration des conditions de vie des populations».
La députée Henriette Zoumbaré, du groupe parlementaire UPC, a posé une question relative à la gestion du parc automobile de l’Etat. Pour elle, le parc automobile structurant relevant de la direction des affaires immobilières et de l’équipement de l’Etat, elle-même relevant du MEF, elle ne comprend pas que ledit ministère n’éclaire pas sur la situation exacte des 57 véhicules disparus. Aussi, Mme Zoumbaré a estimé que dans un souci de transparence, les véhicules et engins banalisés soient revêtus du sceau de l’administration qui est l’immatriculation fond rouge.
A en croire la ministre de l’économie, Rosine Coulibaly, à qui la question a été adressée, la banalisation des véhicules a été mise en place pour des raisons de sécurité. Son objectif est de préserver la discrétion et le caractère stratégique des missions assignées aux ayants droit par la préservation de l’appartenance ou de celle réelle des véhicules. Conformément au décret, il s’agit des véhicules de la Présidence du Faso, du premier ministère, des véhicules des membres du gouvernement et des présidents d’institution. Toutefois, Mme Coulibaly a expliqué que la banalisation ne relève pas de son ministère, mais les chiffres de la DGTTM font état de 14 demandes en 2016. Elle a rassuré que le gouvernement a un projet de ré-immatriculation des véhicules du parc roulant national qui doit se traduire par une ré-immatriculation de l’ensemble du parc automobile public, parapublic et privé. Cette opération s’inscrit dans le cadre plus global de la modernisation et de la sécurisation des types de transport. S’agissant des véhicules disparus, Rosine Coulibaly s’est déclarée incompétente à répondre à la question, car cela n’est pas du ressort de son département. Selon Salifou Diallo, au niveau du parc automobile, il y a beaucoup à faire. Il faut auditer sa gestion interne. Il a laissé entendre qu’il y a des garages qui ne vivent que du parc automobile, parce que les chauffeurs, les mécaniciens de ces voitures vendent les pièces. «En effet, il n’est pas rare de retrouver un véhicule sur cale, alors qu’il n’a même pas roulé 5 mois». Par conséquent, il est convaincu qu’il faut un audit technique de la gestion des véhicules «L’administration burkinabè a beaucoup de véhicules, mais les 2/3 sont en panne», a-t-il conclu.
Au ministre de la justice, la députée Fatimata Korbéogo a demandé de dévoiler les dispositions que le gouvernement a prises pour la prise en charge des enfants accompagnant leur mère en détention.
«La décision d’autoriser un enfant à séjourner en prison avec sa mère est prise, en tenant compte exclusivement de l’intérêt supérieur de l’enfant lui-même», foi du garde des sceaux, René Bagoro. Elle est prise à l’égard des enfants de moins de deux ans, afin de les soustraire de certaines vulnérabilités. Mais, à la demande de la mère, il arrive qu’un môme de plus de deux ans accompagne sa mère en détention. Au cours de cette année 2016, 34 enfants de moins de deux ans ont séjourné, aux côtés de leur maman en prison. Des explications du chef du département de la justice, il n’est pas prévu une alimentation spéciale pour les enfants accompagnant leur mère. Toutefois, grâce aux appuis sociaux, il est mis à la disposition des mères du lait, de la bouillie infantile et d’autres compléments nutritifs pour améliorer l’alimentation des enfants. Les maisons ne sont pas dotées de prise en charge spécifique sanitaire des nourrissons, mais ils bénéficient de la politique de gratuité des soins de l’Etat. En ce qui concerne l’existence de crèches, René Bagoro a affirmé qu’aucune maison d’arrêt au Burkina n’est dotée de cette structure. A ce niveau, le président de l’Assemblée s’est montré intransigeant. Il a attesté qu’il est impératif de procéder à la construction d’une, voire deux crèches. Selon lui, les enfants, s’ils doivent être confrontés au même traitement que leurs parents fautifs et ce, durant une longue période, auront du mal plus tard, à s’insérer dans la société. Par conséquent, il a invité le ministre Bagoro à saisir sa collègue de l’économie pour voir dans quelle mesure, le budget de la justice peut être revu pour l’inclusion de fonds pour la construction de crèches .
Aline Ariane BAMOUNI