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Lois votées pour nous par le CNT : combien sommes-nous à les comprendre ?

| 23.10.2015
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Lois votées pour nous par le CNT : combien sommes-nous à les comprendre ?
© DR / Autre Presse
Lois votées pour nous par le CNT : combien sommes-nous à les comprendre ?
Depuis l’arrivée du Conseil national de la transition (CNT) suite à l’insurrection populaire, de nombreuses lois sont votées pour régir le peuple burkinabè. Différentes les unes des autres, ces lois qui sont venues du gouvernement ou du CNT lui-même et votées pour les Burkinabè, restent inaccessibles pour la majorité.


En effet, combien sont-elles de femmes qui savent et qui comprennent le fond de la Nouvelle loi sur les violences faites aux femmes au Burkina Faso ? Et pourtant, en septembre dernier, le Burkina Faso a fait un pas en avant dans la répression des violences faites aux femmes. Ces agressions ont fait l'objet d'un projet de loi qui a été voté dimanche 6 septembre 2015 par les députés du CNT. Il prévoit notamment des peines de prison allant jusqu'à cinq ans et des amendes pouvant atteindre 1 million de Francs CFA selon les types de violences. Ni les femmes elles-mêmes, ni les hommes probables victimes de ladite loi, ne connaissent beaucoup de choses sur elle.

Autre loi, autre réalité. Les hommes et femmes de presse qui sont sensés être la courroie de transmission des informations sur les différentes lois pour les populations, ne sont pas en reste. Combien de journalistes (sauf ceux qui, par des relations personnelles ont eu accès au document), peuvent dire avec exactitude, ce que contient exactement la loi dépénalisant les délits de presse ?

Nous sommes dans une année électorale. Et une loi assez importante votée par le CNT, est le « nouveau » Code électoral adopté. Le Conseil national de transition (CNT) a adopté par 75 voix pour, 10 voix contre et 3 abstentions sur 88 votants le 7 avril 2015, le projet de loi portant modification de la loi N°014-2001/AN du 3 juillet 2001 portant Code électoral. Cette loi modificative promulguée par le président du Faso a intégré de nombreuses réformes dans l’organisation des élections au Burkina. Des Burkinabè ont applaudi cette loi. Certains l’ont rejetée. D’autres sont restés neutres. Une divergence d’appréciation bien logique, même s’il n’y a pas de logique quand nous considérons le terrain politique. Cependant, ce qui est sûr, c’est que de nombreux Burkinabè ne comprennent pas grand-chose de ce que dit leur nouveau Code électoral voté et promulgué. Sauf qu’il rend inéligibles ou exclut (c’est selon) les anciens barrons du régime de Blaise Compaoré. Le CNT a voté, il vote et peut-être continuera de voter des lois aussi importantes les unes que les autres pour régir la marche de la Nation. Mais le constat reste le même : l’inaccessibilité des lois par le citoyen lambda. Si les 30 et 31 octobre 2014, ce peuple s’est levé pour dire non aux modificateurs de la Constitution en vue de réviser l’article 37, c’est parce qu’il veut vraiment être au diapason des grandes décisions qui le concerne. Si des documents comme le Code de la famille et bien d’autres pièces civiles sont reproduits pour être accessibles, les différentes lois votées peuvent aussi être reproduites et mises à la disposition des populations. « Plus rien ne sera comme avant ». Les Burkinabè, tous acteurs du changement à leur manière, veulent avoir l’œil sur tout ce qui les concerne. Alors pourquoi les lois votées pour nous, restent juste à la portée de ceux qui les ont proposées et votées ? Cachent-elles d’autres intentions ?

Souro DAO

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