La deuxième vice-présidence revient de fait à Charles Lona Ouattara de l'Union pour le progrès et le changement (UPC) en tant que premier force politique de l'opposition. Ce qui est assez bien dosé dans la mesure où Maître Sankara, en confortant la majorité parlementaire lui a ravi sa place. Autrement, ce poste aurait été occupé par ce parti s'il avait accepté de rejoindre le MPP. Géopolitiquement, c'est une bonne stratégie, car l'occupant est un combattant d'un parti depuis la Léraba où il fait du bon travail. C'est même une récompense.
En acceptant de donner la troisième vice-présidence au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), à l'Assemblée nationale, on joue la carte du consensus, de la réconciliation et du "à chacun sa place". C'est tout naturellement que le CDP occupe la troisième vice-présidence. Cerise sur le gâteau, c'est à Juliette Bonkoungou qu'échoit le poste. Juliette que connaît bien Salif et les autres anciens camarades partis au MPP. Si ce ne sont des retrouvailles d'anciens camarades, ça y ressemble. A ce poste, Juliette fera entendre la voix de son parti, que ce soit en plénière, en commission ou en conférence des présidents. Juliette est la première femme vice-présidente dans l'ordre du bureau de l'Assemblée nationale. Doyenne en politique venue de Koudougou, on peut dire que le choix n'est pas fait au hasard.
Tamboura Ousséni et Salamata Konaté, respectivement quatrième et cinquième vice-présidents sont tous du MPP. Ce qui est aussi normal, car ce parti qui a le plus grand nombre de députés ne pouvait que contenter certains de ses militants. Du Sahel pour Ousséni Tamboura et du Kénédougou pour Salamata Konaté. A travers cette dernière, c'est aussi un clin d'œil fait à toute la région des Hauts-Bassins. La composition du gouvernement viendra parachever le reste du maillage. Car, si l'objectif est de rechercher des hommes compétents, il ne demeure pas moins qu'il doit prendre en compte l'ensemble du pays. C'est à la fois un signe d'ouverture et de réconciliation.
Dabaoué Audrianne KANI