Constitution du Burkina Faso : La loi fondamentale traduite en dix langues nationales

| 03.12.2013
Réagir
Constitution du Burkina Faso : La loi fondamentale traduite en dix langues nationales
© DR / Autre Presse
Constitution du Burkina Faso : La loi fondamentale traduite en dix langues nationales
La Constitution du Burkina Faso sera bientôt disponible en dix langues nationales. Le lancement officiel de cette traduction a eu lieu le lundi 2 décembre 2013 à Ouagadougou, en présence du président de l'Assemblée nationale, Soungalo Apollinaire Ouattara, patron de la cérémonie, et du ministre de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Gnissa Isaïe Konaté.

 

Cette traduction de la Constitution en dix langues nationales porte à treize le nombre de langues dans lesquelles la loi fondamentale a été traduite. En effet, elle avait déjà été traduite en 2006, en trois langues à savoir, le mooré, le fulfuldé et le dioula. La présente traduction de la Constitution en dix langues concerne le Bissa, le Bobo, le Bwamu, le Dagara, le Gulmamancema, le Kassim, le Lobiri, le Lyélé, le Nuni et le San.
Pour le responsable du projet, Gérard Tiendrébéogo, chercheur à l'Institut des sciences des sociétés (ISS), qui présentait le projet, ces dix langues ont été précisément choisies pour deux raisons essentielles. La première est leur poids démographique et la deuxième raison est leur configuration spatiale. Ces dix langues sont réparties, si l'on examine la carte linguistique selon lui, sur l'ensemble du territoire national. Cette traduction qui s'inscrit dans le cadre du projet intitulé « Valorisation des résultats de recherches et des innovations au Burkina Faso », conjointement piloté par le ministère de la recherche scientifique et de l'innovation et le Centre de recherche et de développement international (MRSI/CRDI) a été confiée à Elan-Développement, une association de linguistes burkinabè dont la mission principale est la promotion de l'écrit en langue nationale. «Aux traducteurs, il a été fortement recommandé de s'attacher à rendre aussi fidèlement que possible l'esprit et le contenu de la Constitution... », a indiqué Gérard Tiendrébéogo.

Le professeur Mamadou Sanogo de l'Institut des sciences des sociétés, a indiqué que la traduction de la Constitution qui est le document fondamental de la démocratie fait partie des missions et préoccupations des chercheurs en sciences humaines et sociales que composent les cinq départements scientifiques de son institution. « ... Les traductions conduites par notre institut sont le résultat de produits scientifiques et non des reprises spontanées d'un texte d'une langue source vers une langue cible. Pour arriver à traduire les documents politiques, administratifs et techniques de cette envergure, l'institut a conduit depuis les années 2000, des recherches lexicologiques et lexicographiques. Nous avons mobilisé des magistrats, des avocats, des communicateurs, des administratifs, des formateurs etc., pour stabiliser le vocabulaire technique et cela a donné des lexiques que nous avons publié. C'est dire que nos traductions sont de véritables recherches appliquées... », a relevé le professeur Sanogo pour expliquer le travail scientifique fait par son institut.

Pour le ministre Gnissa Isaïe Konaté, la Constitution parle à tous les Burkinabè pour leur indiquer leurs droits mais aussi leurs devoirs dans la construction du Faso et le renforcement de leur identité nationale. Mais le problème est que la loi fondamentale parle une langue que les Burkinabè dans leur grande majorité ne comprennent pas. Aussi, cette traduction vise, à l'en croire, une sorte d'incubation à la citoyenneté dont le but est de corriger, un tant soit peu, l'anomalie constatée et de donner au plus grand nombre la possibilité d'accéder au contenu et à l'esprit de la loi fondamentale. « Il est intéressant de noter que la diffusion de la Constitution dans ces 13 langues permet déjà d'informer plus de 80 % des Burkinabè et cela à cause du bilinguisme qui est devenu un mode de vie normal pour les populations.. », a souligné le ministre avant d'indiquer que les traductions de la Constitution seront portées aux populations des régions où les dix langues concernées sont majoritairement parlées.

our le président de l'Assemblée nationale, la traduction de la Constitution en dix langues qui est le fruit de plusieurs années de recherche est à saluer et il convient selon lui, de féliciter et d'encourager les chercheurs qui ont accompli ce travail. « Traduire la Constitution en langues nationales, c'est la mettre à la disposition du plus grand nombre. C'est une œuvre d'importance capitale qu'il faut saluer et soutenir... », a noté le chef du Parlement burkinabè.

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité