Le règlement de la représentation nationale donne la possibilité aux députés qui le souhaitent, de créer en plus des organes de l’Assemblée nationale(AN), des réseaux à travers lesquels, ils peuvent contribuer à répondre aux préoccupations des populations. C’est ce que tentent de faire des parlementaires sous la houlette de la députée, Marie Laurence Ilboudo. Ils se sont réunis, le mardi 16 février 2015, à Ouagadougou pour créer le réseau des parlementaires, « Femme et développement» et lancer les premières activités. Selon Mme Ilboudo, il s’agit d’avoir une politique sur le quinquennat en matière de femme et développement. Pour elle, cet atelier sert de cadre d’échanges entre parlementaires, ONG et OSC afin d’avoir, une meilleure optimisation de la structure qui va naitre. « Le réseau entend travailler sur trois axes à savoir, la santé sexuelle et reproductive, l’accès à l’éducation, l’autonomisation économique», a-t-elle déclaré. Il bénéficie du soutien des premiers responsables de l’AN. Le premier vice-président de l’AN, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, a dit espérer que la rencontre va permettre aux députés de mieux connaître la situation sociale, sanitaire de la femme. Pour le démarrage des activités, les organisateurs ont fait appel à des spécialistes dont la directrice de la santé de la famille, Isabelle Bicaba. Celle-ci a échangé avec les participants sur le concept de santé de la reproduction, de la situation de la mère et de l’enfant à travers les stratégies et les interventions qui sont développées dans ce domaine. A cet effet, Mme Bicaba, en faisant référence à l’enquête démographique de la santé de 2010, a fait un état des lieux. « Dans le domaine de la santé de la mère et de l’enfant, l’indice de mortalité maternelle est de 341 pour 100 mille naissances vivantes. Pour la santé des enfants de moins de 5 ans, on est à 129 pour 1000 enfants. Dans le domaine de la planification familiale, l’indice synthétique de fécondité est de 6 enfants en moyenne par femme avec un taux de prévalence contraceptive de 15%. Le taux de mortalité néonatal est de 28 pour 1000», a-t-elle expliqué.
La directrice a toutefois indiqué que compte tenu de nombreux efforts déployés de part et d’autre, les données pourraient changer. «Nous pensons que l’évaluation qui est en cours nous montrera de meilleurs résultats », a-t-elle laissé entendre.
Le soutien des partenaires
L’organisation de l’atelier a été rendue possible grâce à la contribution technique et financière de Médecins du monde-France au Burkina Faso. Pour le coordonnateur général de Médecins du monde-France au Burkina Faso, Billy Sivahera, cela entre dans le cadre des activités de plaidoyer pour la promotion des droits sociaux sanitaires de la femme. Selon lui, Médecins du monde travaillent en partenariat avec les autorités dans le cadre du renforcement du système national de santé. Il apporte un appui aux acteurs de terrain afin que les dispositions légales puissent être appliquées par exemple.
Habibata WARA