A moins de 30 minutes de l’évènement, Harouna Dicko était déjà dans les environs, plus précisément assis au parking motos délocalisé à quelques trois cents mètres de l’entrée de l’Assemblée nationale. A cet endroit, il attendait quelques-uns de ses cosignataires et, aussi, les journalistes conviés à l’occasion.
L’ancien patron du RPN est venu pour déposer une lettre de dénonciation à l’encontre de l’ancien chef de gouvernement, Ismaël Isaac Zida, pour «violation de la Constitution et gestion désastreuse et crapuleuse de la Transition». A 9 heures passées de quelques poignées de minutes, tout ce beau monde était à la guérite pour le contrôle d’identité et le passage obligatoire au détecteur de métaux.
Une fois l’accès autorisé, c’est parti pour un circuit pas bien balisé et encore moins maîtrisé par celui-là même qui a invité la presse, qui visiblement semblait n’avoir pas bien préparé son affaire.
Une fois dans le bureau du service Courrier pour le dépôt de la lettre, les journalistes s’y engouffrent également, à la grande surprise de la dame chargée de la réception.
A l’adresse des photographes et cameramen qui veulent tenter des prises d’images, cette dernière se montrera ferme : « S’il vous plaît, nous ne sommes pas disposés à être photographiés. Ni nous, ni nos responsables ne sont au courant de quoi que ce soit. Nous ne faisons que notre travail qui consiste à réceptionner le courrier. SVP pas d’image donc à moins que vous ne referiez à qui de droit».
Visiblement gênés aux entournures, les interpellés baissèrent les canons de leurs appareils. Conséquence, au cabinet du président de l’Assemblée nationale, pour la demande d’audience, les journalistes attendront au couloir la sortie du désormais activiste politique, qui les situera sur les raisons de sa présence en ces lieux : «Comme l’Assemblée nationale semble ignorer la lettre de dénonciation que moi-même j’avais déposée, je viens de ce pas avec une liste de signataires. Je lance un appel à tous les citoyens qui sont outrés et indignés de la gestion de Zida à en faire de même».
Issa K. Barry