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Ouverture de la 71e AG de l’ONU: les grands regrets de Ban Ki-moon

| 21.09.2016
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Ouverture de la 71e AG de l’ONU: les grands regrets de Ban Ki-moon
© DR / Autre Presse
Ouverture de la 71e AG de l’ONU: les grands regrets de Ban Ki-moon
La 71e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU s’est officiellement ouverte, mardi 20 septembre 2016 à New York aux Etats-Unis, en présence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Le secrétaire général de l’Organisation, Ban Ki-moon, a appelé les chefs d’Etats à être au service des populations.


Les débats généraux de la session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Onu ont débuté ce mardi à New York sous la présidence du Fidjien Peter Thomson. Le Burkina Faso à travers son porte-voix Roch Marc Christian Kaboré, livre son message ce mercredi 21 septembre.

D’entrée de jeu, le Secrétaire général, de l’ONU Ban Ki-moon, est intervenu pour faire le tour de l’actualité mondiale, les succès et les échecs de l’Organisations des Nations unies (ONU). Après avoir rappelé les progrès enregistrés dans la mise en œuvre des Objectifs du millénaire pour le développement, il a déploré la situation de pauvreté et de misère que vivent encore des populations. Face à cette situation, «il n’y a qu’une seule solution: la mise en œuvre des ODD (Objectifs de développement durable)», a estimé Ban Ki-moon. «Il est temps de prendre à bras le corps les enjeux de notre peuple. Nous n’avons pas de temps à perdre», a-t-il martelé. Sur la question des changements climatiques, il a exhorté les Etats à faire entrer en vigueur, l’accord de Paris avant la fin de cette année. Il a déploré les conflits, les menaces, l’extrémisme violent, le conflit en Syrie, etc. Pour lui, «il n’y a pas de solutions militaires». L’avenir de la Syrie ne peut reposer sur le sort d’une seule personne, a fait savoir Ban Ki-moon.

En ce qui concerne la question palestinienne, il a manifesté sa déception. «ll y a un an la Palestine a hissé fièrement son drapeau au siège des Nations unies. Malgré cela, les perspectives d’une solution à deux Etats s’amenuisent au quotidien. Pendant ce temps l’occupation aborde sa cinquantième année» a constaté le secrétaire général. Pour lui, cette décennie signifie dix années de perdue face à l’expansion des colonies illicites en Israël. «Remplacer une solution de deux Etats avec la construction d’un seul Etat signifierait le chaos. Refuser aux Palestiniens leur liberté et le futur auquel ils ont droit c’est pousser Israël plus loin vers sa vision d’une démocratie juive et vers l’isolement mondial plus important» a-t-il prévenu.

Le récent essai nucléaire de la Corée du Nord, le conflit au Sud Soudan étaient au cœur du discours de Ban Ki-moon. Il a également regretté que dans beaucoup d’endroit des dirigeants modifient des constitutions, manipulent des élections pour se maintenir au pouvoir. «Les dirigeants, selon lui, doivent comprendre qu’être au pouvoir est une question de confiance octroyée par le peuple et non pas une propriété personnelle. Mon message que j’adresse à tous est clair: vous êtes au service de vos peuples. Vous ne devez pas subvertir la démocratie; vous ne devez pas piller les ressources de votre pays ni emprisonner et torturer ceux qui vous critiquent».

Abordant la question des migrants et des refugiés, il a prêché le langage d’humanisme et de tolérance, condamné les suspicions et les stéréotypes dont font l’objet les musulmans aujourd’hui.

Il a par ailleurs critiqué l’ONU qu’il a dirigée pendant 10 ans. Il a déploré deux situations qui ont terni la réputation de l’Organisation et traumatisé de nombreuses populations. Il s’agit premièrement des actes de violences sexuelles commis par certains soldats et personnels de l’ONU. «Les protecteurs ne doivent jamais devenir des prédateurs», a-t-il rappelé. La deuxième est la situation vécue par Haïti après un tremblement dévastateur en 2010. Le pays a été frappé par une épidémie de choléra. «J’ai beaucoup de regret et de peine face aux terribles souffrances du peuple haïtien affecté par le choléra. De nouvelles stratégies s’imposent pour atténuer sa détresse et améliorer ses conditions de vie. Nous sommes fermement résolus à nous acquitter durablement de cette responsabilité morale», a indiqué Ban Ki-moon.

Les adieux de Ban Ki-moon et d’Obama

Il a plaidé pour la solidarité entre les Etats et rappelé la nécessité d’une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU pour plus d’efficacité et de légitimité. L’homme qui est au terme de son mandat dit avoir constaté que des propositions et des mesures «importantes» sont souvent bloquées par des «petits comme des grands» Etats membres de l’ONU. C’est pourquoi, il a recommandé fortement que son successeur œuvre pour la réforme de l’Organisation des Nations unie et surtout du Conseil de sécurité.

En attendant le choix du successeur de Ban Ki-moon, le président de la 71e Assemblée générale, le Fidjien Peter Thomson a promis de poursuivre les efforts pour la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le président tchadien, Idriss Deby Itno, qui porte la double casquette de son pays et de président en exercice de l’Union africaine (UA) a évoqué pour sa part les menaces qui pèsent sur le Sahel et appelé la communauté internationale à plus d’effort pour soutenir l’Afrique. «Je lance un appel du haut de cette tribune à tous les Etats membres des Nations unies en particulier aux partenaires de l’Afrique à apporter leur contribution au fonds africain de lutte contre le terrorisme créé en juillet dernier à Kigali au Rwanda».Une solution juste et équitable garantissant à l’Israël sa sécurité et aux Palestiniens un Etat indépendant est en outre une nécessité à ses yeux. Pour ce faire, il a appelé les deux parties au dialogue, à la reprise du processus de paix. «Il est regrettable que cette réforme de l’ONU que l’Afrique appelle de tous ses vœux depuis des années ne suscite aucun intérêt. En tout état de cause l’Afrique continue de plaider en faveur de la mise en place d’une organisation universelle plus juste et équitable», a déclaré le président Deby.

Le président Barack Obama a,pour sa part, prononcé son huitième et dernier discours à l’Assemblée générale des Nations unies, a dressé un bilan de ses deux mandats. Des succès, il a cité l’accord avec l’Iran, la fin de la longue guerre en Colombie, la reprise des relations diplomatiques avec Cuba ou encore de l’émergence encore fragile d’une nouvelle démocratie en Asie, en Birmanie. Le président Obama a également plaidé pour la générosité envers les réfugiés et pour la responsabilité face aux changements climatiques.

Parlant de la mondialisation, il a relevé que celle-ci a permis de réduire drastiquement «le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté». Il s’est félicité que le nombre de régimes démocratiques ait doublé au cours des vingt-cinq dernières années.

Obama avant de quitter ses pairs a reconnu ses échecs qui portent, entre autres, sur le Proche-Orient, notamment le dossier israélo-palestinien et la guerre civile syrienne.

Enok KINDO à New York

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